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Thy True Nordik Lili

24 juin 2008

Red Haze *Degrès 3*

Les morts vivants étaient nombreux (trop nombreux pour tenter de les avoir par la force) et commençaient à se rapprocher dangereusement des trois "touristes" , en avançant de sorte à ne leur laisser aucune porte de sortie. Josh comprit que c'était une question de seconde : "Suivez moi, vite !" Profitant d'une faille dans la tactique des revenants, ils se mirent à courir, vers leur gauche, où les revenants n'eurent pas le temps de leur barrer la route, et s'engouffrèrent dans une étroite ruelle. Leurs poursuivants se mirent à courir également, ceux qui en étaient capables du moins. Josh, Lola et Samuel couraient donc dans un dédale de ruelles, à en perdre haleine. Ils se rendirent vite compte qu'ils s'étaient engagés dans un labyrinthe infernal où garder tout sens de l'orientation relevait de l'utopie. Leurs pas résonnaient sur les pavés cabossés et leur souffle se faisait bruyant sans couvrir pour autant les grognements de leurs prédateurs. La scène semblait être un rêve pour Josh, ou plutôt un cauchemard. Mais il ne parvenait pas à se réveiller. Les murs de pierre semblaient se rapprocher toujours plus et le brouillard, qui empêchait de voir clairement à plus de 6m, les enfermait dans une sorte de bulle blanchâtre comme pour les amener dans la gueule du loup. Des proies aveugles sont plus faciles a attraper. Comprimés par leur environnement et essoufflés par la course, tous trois se sentaient faibles mais continuaient malgré tout, car si les zombies n'étaient plus visibles derrière eux, il n'y avait aucun doute qu'ils étaient toujours à leurs trousses. Malheureusement il n'y en avait pas que dérrière et parfois Josh et les deux autres devaient faire demi-tour car des morts avides de sang leur bloquaient le passage. Ou bien, pris en sandwich, ils devaient trouver une échappatoire par une ruelle annexe. Heureusement les biffurcations et petits carrefours étaient nombreux mais Josh savait que le piège se refermait petit à petit sur eux, et que bientôt ils se feraient coincer s'ils ne trouvaient pas une solution. Et c'est ce qui arriva rapidement : "- Merde ! Ils ont coupé toutes les issues ! - Faut entrer dans une maison !" Josh fonça sur la première porte qu'il vit et l'enfonça d'un coup d'épaule : précaution inutile étant donné que la porte n'était pas fermée. Lola entra, suivi de Samuel et de Josh qui ferma la marche. Ils coururent dans un couloir, montèrent un escalier, coururent dans un autre couloir et arrivés au bout, entrèrent dans une pièce. Sans plus de réflexion ils refermèrent la porte, firent basculer une armoire qui trainait là et la poussèrent contre la porte pour la bloquer. Ils eurent tout juste le temps de mettre en place cette barricade improvisée, que la meute de cannibales arriva devant leur porte et se mit à taper dessus en hurlant et en grognant. Josh, Samuel et Lola étaient plaqués contre l'armoire, à genoux, esperant peut-être arriver ainsi a rendre leur mur de bois inflexible. Soudainement l'agitation tomba d'un coup, laissant place à un silence subite et total. Les trois assiégés restèrent dans leur position pendant près d'une minute comme s'ils craignaient que bouger réveille les zombies. Finalement ils se relevèrent et, sans chercher le pourquoi de cette trêve inespérée, allèrent tous trois s'asseoir dans leur coin. La pièce était austère, des murs blancs abimés, une armoire rustique et quelques meubles sans intérêt. Une fenêtre laissait entrer la lumière de ce sombre jour. Josh prit enfin le temps de penser. Il se demandait si ce village était bien réel. Il était tellement étrange, hormis le fait qu'il était peuplé de morts-vivants il semblait un village tout a fait normal, néanmoins pour Josh il avait l'air de venir d'une autre contrée, d'un autre temps. C'est alors que Josh aperçut un petit crucifix accroché au mur. Cela le fit sourire tant c'était ironique : il n'aurait jamais cru rencontrer Jesus en enfer. De longues minutes s'écoulèrent dans ce silence morbide lorsque Lola dit : "- On est foutus... Ils nous ont coincés et on a plus qu'à choisir entre mourir de faim ou se faire bouffer par des putains de zombies... - Ferme-la au lieu de dire des conneries." grogna Samuel. Lola se leva alors : "- Quoi ?! Depuis quand tu me parles comme ça ? - Je te demande juste de te taire... - Tu m'aimes plus c'est ça ? - Hein ? Ce que tu peux être débile parfois ! râla Samuel visiblement en colère. - Je le savais ! Tu m'aimes plus... Sale con ! Ben si c'est comme ça je vais me suicider, d'façon tu t'en fous toi !!" En disant cela, Lola appuya le bout du canon de son pistolet sur sa gorge, menaçant de presser la détente. "Appuie." ne put s'empêcher de penser Josh. "Arrête de dire et de faire n'importe quoi, Lola !" fit Samuel "Et pose ce foutu flingue, tu..." PAN ! Le visage de Lola se figea de stupeur, les yeux agrandis par l'étonnement. Elle laissa tomber son arme et le sang se mit à couler abondamment par le trou qu'elle venait de se faire dans la gorge. Elle tomba alors en arrière, sur le dos. "Lola !!!" cria Samuel. Il se précipita vers sa petite amie, la prit dans ses bras et son visage à quelques centimètres du sien, répétait : "Lola, Lola, Lola..." Celle-ci rouvrit les yeux, déjà à moitié éteints, et dans un murmure haché et gargouillant (dur de parler avec un trou dans la gorge) dit : "Pas fait... exprès...". Le visage de Samuel était inondé de larmes. "Oh Lola, pourquoi t'as fait ça ? Je t'aime moi ! Je n'ai jamais cessé de t'aimer ! Je t'aime..." La bouche de Lola se fendit en un faible sourire. Samuel contempla son amie mourante : la pâleur mortelle de son visage contrastait plus que jamais avec la noirceur de ses cheveux, ainsi qu'avec le sang qui semblait être un châle posé sur son cou. Ses lèvres rosées et charnelles, ses yeux bleus, la finesse de son menton : oui il l'aimait. Et elle ne lui avait jamais semblé plus belle qu'à cet instant. Il était sur le point de lui donner un dernier baiser lorsqu'une détonation retentit. Il se retrouve aspergé du sang et de la cervelle de Lola : elle venait de se faire exploser la face par un tir de carabine. Samuel se tourna lentement vers Josh, qui était en train de recharger son fusil tranquillement : "Au cas où elle se transformerait en zombie." dit simplement celui-çi. Samuel n'avait pas l'air d'arriver à croire à ce qui s'était passé. "Tu l'as buté ?" balbutia Samuel, abasourdi. Puis la stupefaction qui se lisait dans ses yeux se changèrent en une profonde haine et il se mit à trembler de rage : "Tu l'as buté ! Espèce d'enculé !!" hurla-t-il. Il se releva et son couteau dans la main, couru vers Josh, les yeux exorbités, vociférant des insultes. Josh, promptement, pointa son fusil vers Samuel et tira dans son torse. Samuel fut stoppé net dans sa course et s'étala par terre. Il remua encore quelques instants en poussant des râles douloureux, puis s'immobilisa définitivement. Josh murmura : "Je ne t'avais jamais aimé." Les coups de feu (ou l'odeur du sang) semblaient avoir sorti les revenants de leur accalmie : ils se mirent à taper et griffer la porte en grognant. Josh voyait bien que leur barricade ne tiendrait pas indéfiniment. Il regarda alors la fenêtre. Sachant que c'était sa seule issue, il s'en approcha, l'ouvrit et jeta un oeil en bas. La ruelle était vide mais c'était un peu haut. Pas assez pour se tuer mais assez pour se casser quelquechose. L'idée de devoir échapper à ces carnivores putrides avec une jambe brisée ou deux n'enchantait guère Josh mais s'il attendait içi, il servirait de casse-croûte. Après avoir récupéré le pistolet, qui trempait dans la mer rouge qu'avait libéré Lola, et le couteau, Josh s'accroupit sur le rebord de la fenêtre, hésita puis sauta. Il atterri sur ses pieds mais le choc le fit plonger en avant. Les pavés étaient encore plus durs qu'il ne l'avait imaginé. Il se releva péniblement et sentit que ses chevilles avaient frôlé l'entorse. Il avait mal mais ignorant la douleur, il se remit à courir. Les corps inertes de Samuel et Lola les retarderaient sûrement quelques temps donc il fallait en profiter. Il décida d'aller dans une direction et de ne plus en changer, ainsi il finirait bien par sortir du maudit village. Et en effet, il ne lui fallu pas longtemps avant d'avoir une vue brusquement dégagée de toute bâtisse menaçante. Josh marqua un temps d'arrêt. Aussi simplement et subitement que ça il venait de s'extraire des noeuds compliqués et suffocants des ruelles de Snowing Peaks. Trop beau pour être vrai. Il se mit donc à courir mais plus lentement qu'auparavant car il appréhendait un peu ce qui l'attendait dans l'océan opaque du brouillard qui s'offrait à lui. Josh remarqua que le sol n'était pas couvert de neige comme il aurait dû l'être dans ces régions glaciales mais recouvert d'une herbe jaunâtre légèrement gelée qui montait jusqu'au milieu des cuisses. Cette absence de neige était inexplicable mais après ce qu'il avait vécu, plus rien ne pouvait étonner Josh. Courir dans ce nulle part irréel aurait pu être apaisant mais des images violentes passaient en boucle dans la tête de Josh et une peur viscérale serrait son coeur, tout repos était impossible. Il s'arrêta finalement, dans le but de reprendre son souffle. Il avait chaud, horriblement chaud. Il aurait peut-être vendu son âme au diable pour un courant d'air frais. Un craquement se fit entendre dérrière lui. Quelquechose était tout proche. Josh fit volte-face, pistolet à la main et bras tendu. Rien. Il pointait un brouillard désesperement blanc et uniforme. "Trash ?" Celui-çi sursauta, il connaissait cette voix. "Mary ?" La jeune fille apparut, sortant des hautes herbes. Elle se jeta dans les bras de Josh : "Si tu savais comme je suis soulagée de te voir." Elle se reprit et s'écarta de Josh, sa réputation de dure à cuir n'autorisait pas ce genre d'émois. "- C'est quoi ce merdier ? fit-elle. - Tu n'as rien ? - Non et toi ? Tu saignes ! - Pas vraiment, t'occupes pas de ça. - Où sont les autres ? - ... Morts. Tous." En entendant ça Mary donna l'impression de s'être pris une décharge éléctrique. "- Tu... tu te fous de ma gueule ?! - J'suis pas d'humeur à rire. - Oh putain... - Viens avec moi, faut y aller. - Attends, ce sont ces gens qui les ont tué ? - Quoi ? - Quand j'ai suivi Burp je me suis égarée dans le village, j'ai fini par rencontrer des gens... pas normaux. Ils m'ont agressé mais j'ai réussi à me barrer. Un peu plus tard j'étais paumée dans cette plaine à la con ! Je me suis cachée içi en attendant que le brouillard se dissipe... et je t'ai finalement aperçu. - Oui, ce sont ces gens qui nous ont tués les uns après les autres... Il ne reste que nous. - Allons les buter ! - T'es tarée ? - T'as des flingues, allons leur régler leur compte à ces pourris ! - On aura pas assez de balles pour tous les villageois. - Chier. On fait quoi alors ? - On se taille. - Où ça ? - Loin d'içi. - ...D'accord. Mais il me faut une arme." Josh lui tendit le glock. "- C'est quoi cette histoire ? C'est toi l'homme alors c'est toi qui a le gros pétard c'est ça ? Je veux le fusil ! - Euh..." Josh lui donna le fusil en haussant les épaules. "- Mais tu sais t'en servir ? - Tu me prend vraiment pour une cruche ? - Bon bon... Prend ces cartouches alors." Mary dérrière lui, Josh reprend sa course, ne sachant pas vraiment s'il est toujours dans la même direction que tout à l'heure. Les deux rescapés avancèrent ainsi, sans desserrer les dents, pendant de longues minutes. Jusqu'à ce que Mary ralentisse et dise : "Mais qu'est-ce qui pue comme ça ? C'est infect." Josh sentait aussi l'odeur en question, c'était une puanteur indescriptible qui aurait pu retourner l'estomac le plus solide. Il aurait encore préféré être enfermé dans une fosse sceptique. Josh et Mary se mirent à marcher : ils approchaient de la source de l'odeur. Ca y est. Ils la voyaient. C'était une rivière. En tout cas ça devait être une rivière à l'origine, car on avait plutôt l'impression qu'on avait affaire à un charnier. En effet il y avait plus de corps en décomposition que d'eau dans ce cours d'eau. L'eau, dont la couleur oscillait entre le jaune et l'orange, se frayait difficilement un passage dans cet amalgalme de masses organiques plus ou moins pourries et plus ou moins définissables. C'était l'image même de la mort concrète, de la mort réelle. Devant un tel spectacle on ne pouvait pas se rassurer avec des principes d'au-delà, et des images d'âmes paisibles s'élevant parmi les astres et autres créatures célestes. Non, la mort était ce qu'elle était : sale et naturelle. Josh ressentit alors encore plus fort le désir de survivre qui l'habitait et qui lui permettrait de traverser toutes les épreuves. Encore plus pâle que d'habitude, ce qui n'était pas rien étant donné qu'elle l'était déjà fortement en temps normal : "- Trash, partons, éloignons nous d'içi avant que je gerbe. - Non. Si on fait demi-tour, on va se faire attraper. - Alors on a qu'à longer la rivière. - Pour subir cette puanteur tout au long du chemin ? Et donner une chance aux habitants du village de nous retrouver ? - Mais merde, tu veux faire quoi ?! Traverser peut-être ?" Josh se retourna vers Mary et celle-çi lu dans le regard de son ami qu'elle avait vu juste. "- Non... Pas ça... Déconne pas ! On va pas aller barboter dans cette horreur ?! - On doit le faire, Mary. - Vas-y tout seul ! - Et toi tu feras quoi ? Tu vas aller les tuer toute seule ? Ecoute, le principal c'est de garder la tête hors de l'eau et des... cadavres. La rivière ne doit pas être profonde, elle n'est pas très large, on l'aura vite franchie. - ...Bon... Vas-y je te suis... enfoiré va." grogna Mary. Josh souri. Il s'avança sur la berge et au moment où il allait mettre un pied dans l'eau, il sentit la main de Mary se saisir de la sienne. Ce geste perturba un peu Josh : ça devait bien être la première fois que Mary prenait la main de quelqu'un. "Je ne suis pas sûre d'y arriver seule..." souffla-t-elle à Josh. Ils commencèrent à s'enfoncer dans le charnier, main dans la main. Au début ce n'était pas encore trop éprouvant mais une fois que l'eau et le reste arrivèrent aux hanches des deux jeunes, la situation devint insupportable. Josh réalisa que l'impression de mort et d'immobilité qu'il avait ressenti, en contemplant le charnier de l'extérieur, n'avait été qu'une illusion. Effectivement, aussi paradoxal que cela puisse être, la vie palpitait en ce lieu de désolation. Les vermines les plus diverses s'étaient donné rendez-vous dans cette rivière de mort pour une orgie colossale. L'eau n'était plus un problème pour elles : ou bien la viande pourrie flottait, ou bien elle s'ammassait, faisant apparaitre quelques collines de morts içi et là, icebergs macabres dans une mer jaune... Quant aux cadavres qui n'avaient pas eu la chance de moisir à l'air libre, Josh ne doutait pas qu'ils furent harcelés par quelques poissons charognards. Ce spectacle répugnait Josh mais il ne pouvait s'empêcher de le contempler. C'était tout une société nécrophage qui s'offrait à ses yeux. Là où la viande était la plus rouge et la plus fraîche, des cohortes de rats régnaient en maître, chacun essayant de s'imposer aux autres à coups de griffes et de dents, le but de cette lutte sauvage étant de préserver sa part des autres bien qu'il y en ait largement pour tous. Les plus gros et les plus aguerris, couverts de cicatrices, se réservaient ainsi les meilleurs morceaux, les plus faibles se contentant de manger une viande infestée de vers ou de nettoyer les os qu'avaient laissé leurs aînés. Ce qui n'était pas occupé par les rats, c'est à dire les corps les plus faisandés, était envahi d'insectes divers. Des centaines de mouches voletaient au-dessus des immondices, pondant leurs oeufs un peu partout mais avec une préférence pour les orbites vides des cadavres (les yeux sont toujours mangés en premier). Et les vers ! Comment ne pas parler des vers ! Il y en avait vraiment partout. Ils donnaient un semblant de vie aux corps inanimés, rampant sous la peau ou forant des tunnels et des galeries dans les chairs grises et molles, de l'extérieur on pouvait même apercevoir leurs mouvements. Souffle morbide inspirant une dernière danse aux morts. D'autres bestioles que Josh n'arrivait pas à assimiler, comme de gros mille-pattes noirs ou d'étranges araignées, pullulaient également dans le charnier. Enfin majestueux, comparé aux autres dévoreurs de mort, un corbeau planait dans la brume, guettant un moment d'inattention de la part des rats pour leur chiper un bon morceau. Tandis que Josh observait ce qui l'entourait, il sentit la main de Mary se crisper. Il se retourna et la vit regarder l'eau fixement. "Ca va ?" Elle ne répondit pas. Josh comprit qu'elle essayait simplement de faire abstraction de son environnement. Cela valait mieux ainsi. Ils avaient maintenant de l'eau jusqu'au buste, ce qui inquiétait Josh, qui n'aimait pas le contact de cette eau bizarrement tiède. Tandis qu'ils passaient dans une sorte de mini-canyon ( des piles de cadavres s'élevaient à leur droite et à leur gauche), des rats les suivirent du regard, confortablement installés dans un abdomen éventré et encore ruisselant de sang. Leurs petits yeux luisaient tout comme leurs canines, semblant indiquer qu'essayer de se servir dans leur buffet personnel serait une mauvaise idée. Si les rats se contentaient de menaces tacites, les mouches, elles, étaient passées à l'attaque : elles tourbillonaient autour de Josh et Mary et s'acharnaient à aller se coller sur leur visage, comme si elles voulaient les dévorer vivants. De sa main gauche Josh tentait désesperement de repousser les assauts aériens tandis que sa main droite tenait celle de Mary, tout cela en essayant tant bien que mal de progresser sans tomber, sur ces reliefs chaotiques et instables. Les deux jeunes évoluaient malgré tout dans cet univers de la viande froide, contournant les obstacles, et luttant avec hargne contre les diptères entêtés. Josh était oppressé par le bourdonnement de ces insectes qui semblait enserrer sa tête dans un étau auditif. Derrière ce grondement monotone il parvenait néanmoins a entendre les vers grouiller et de temps a autre un croassement résonnait, transperçant le brouillard comme un cri funèbre venu d'un caveau hanté par quelque spectre tourmenté. Ils avaient maintenant de l'eau jusqu'au menton, Josh réalisa qu'il s'était trompé quant à la profondeur du cours d'eau. Le pire était que désormais Josh n'arrivait plus à chasser les mouches. Elles le harcelaient, essayant de se poser sur ses yeux ou sa bouche ou alors jusque dans ses oreilles. Josh n'en pouvait plus mais résistait à la tentation de plonger la tête dans l'eau. Il vit alors un morceau de chair noirâtre passer à quelques millimètres de son visage, de gros vers blancs se tortillaient dessus, comme des naufragés ballotés par les flots sur leur radeau de la méduse. Josh et Mary avaient bien progressé et le fond remontait maintenant. Ca avait l'air bientôt fini lorsque Josh et Mary furent confrontés à un nouvel obstacle. Un empilement massif de cadavres formait une longue barrière organique haute d'à peu près 3 mètres. "On croirait qu'ils l'ont fait exprès..." soupira Josh. "Viens Mary, on escalade ça et c'est fini." La jeune fille acquiesca, le regard vide. Josh s'approcha du tas de mort, posa son pied sur un corps et s'en servit comme support pour s'élever, il s'accrochait aux membres qui dépassaient et qui semblaient solides. Il se hissait ainsi jusqu'à ce qu'une tête sur laquelle il prenait appui se détache de son corps. Josh fut déséquilibré mais heureusement le bras sur lequel il prenait appui avait tenu le choc. Il se replaça sur un torse d'homme au teint verdâtre. C'était presque malsain de grimper de la sorte sur des corps moisis et, pour la plupart, dénudés. Josh se concentrait sur son équilibre et ses efforts, tâchant d'ignorer ce à quoi il faisait vraiment face : des corps tordus et disloqués, des visages déformés par la douleur et la mort, des yeux grand ouverts où se lisent encore la terreur... Josh jeta un oeil à Mary : elle le suivait de près. "On arrive au bout ! Courage." Il n'avait plus qu'à se hisser encore une fois et il serait sur la pile de morts. Il chercha une prise en hauteur mais ne trouva rien, alors il enfonça ses doigts dans le ventre de ce qui était une femme et parvint à monter. "J'en ai sous les ongles maintenant..." Ca y est, ils étaient tous deux arrivés en haut. Ils firent quelques pas et du haut de leur promontoire morbide, virent l'autre berge. Ils redescendirent donc le tas de cadavres de l'autre côté, moins raide à cet endroit. Soudainement Mary se mit à crier : "Quelquechose m'a agrippé !". Une main surgie d'un enchevêtrement de corps mutilés empoignait effectivement la cheville de la jeune fille. Josh s'approcha et pour ne pas gâcher de munitions, décida de s'en occuper à la main, il prit un doigt et le tordit a l'envers. Il s'attendait à ce que le doigt casse mais à sa grande surprise, la chair et l'os s'effritèrent comme du bois mort. Il fit de même pour les autres doigts jusqu'à faire de la main un misérable et inoffensif moignon. Mary s'écarta vivement, de dégout, et trébucha, pour aller rouler-bouler jusqu'en bas (du bon côté heureusement) : "Meeerde !" . Josh accouru : "Hé, ça va ?" Mary s'était écrasée dans un tas d'intestins où les asticots grouillaient avec ferveur. "J'en ai marre..." Josh aida son amie à se relever, débarrassa sa chevelure rousse des vers qui s'y étaient incrustés et ils arrivèrent enfin sur la berge tant désirée. Ils marchèrent un peu dans l'herbe et s'écroulèrent côte à côte, livides. Allongés sur le dos, ils récupéraient leur souffle et restaient silencieux. "Si j'avais pas déjà tout vomi, je serais en train de gerber." pensa Josh. Mary dit, d'une voix grave : "- On l'aura vite franchie, hein ? C'était interminable, là pour le coup, tu m'as bien eue... - Je n'imaginais pas ça comme ça. - La prochaine fois que t'iras prendre ton bain avec tes potes les rats, ce sera en solo. - Y aura pas de prochaines fois. - Ouais... N'empêche n'oublie pas de me rappeler d'emporter un bazooka et une tenue de plongée si un jour je repars en vacance avec toi." Mary essayait de faire rire Josh pour détendre l'atmosphère mais celui-çi n'aurait même pas pu sourire à cet instant. Il fixait la couche blanche qui les surplombaient en essayant de remettre de l'ordre dans ses idées et surtout de trouver quelques explications qui puisse le raccrocher à la réalité. Il avait le sentiment de traverser un cauchemard. Mais dans sa tête ne faisaient que résonner l'écho des cris de ses amis perdus et des images brusques et violentes repassaient en boucle, refrain obsédant et écoeurant. La volonté de survivre l'avait poussé à traverser cette rivière jaune mais maintenant qu'il l'avait passée, il ne désirait plus que se laisser mourir là, étendu dans l'herbe et puant la mort à 15 mètres. Mary se remit sur pied, soupira puis tendit la main à Josh, l'invitant à se relever. Josh la regarda dans les yeux. Il avait l'impression de les voir pour la première fois. Si elle avait le courage de continuer, il l'aurait aussi. Ils se remirent donc en route mais ne couraient pas, cette fois, ils trainaient du pied, extenués. Au bout d'un certain temps, que Josh n'aurait pas pu estimer (il était impossible de garder une notion du temps en cet endroit), ils arrivèrent devant une grande grille noire. La grille ressemblait à celles qui entourent les parcs anciens, de grands barreaux de deux mètres à peu près, dont l'extrémité supérieure se finit par une sorte de fer de lance. Ils longèrent la grille, ne pouvant pas passer à travers, et finirent par trouver l'entrée. Josh s'y engagea quand Mary fit : "- Hé qu'est-ce que tu fous ? On était pas censés se barrer ? - On s'est assez éloigné du village, nous devons trouver de l'aide, peut-être qu'il y a quelqu'un içi. - Oh, je ne doutes pas qu'il y ai quelqu'un mais par-contre je doute que les personnes qu'on risque de trouver là-bas soient végétariennes... - Y aura pas de... zombies ici. - Ah bon ? Qu'est-ce qui te permet d'en être si sûr ? - Je sais pas. - Ecoute Josh, la rivière m'a suffit. J'en ai pour des années de cauchemards... On pourrait pas plutôt continuer notre route ? -On est dans le Minnesota ici ! Des kilomètres et des kilomètres de nature sauvage et hostile ! On crèverait de froid et de faim d'ici deux jours. Faut trouver de l'aide." Mary ne semblait pas vraiment convaincue. Josh s'approcha d'elle et plongea ses yeux dans l'émeraude des siens. "Mary..." souffla-t-il. Il la prit dans ses bras. Il sentit qu'elle se crispa. Mary était connue pour être une vraie dure, elle ne mâchait pas ses mots et quand elle avait des contacts avec les hommes, c'était pour leur faire la tête au carré. La tendresse lui semblait totalement étrangère. Il la serra contre lui et lui chuchota à l'oreille : "Mary, viens avec moi, fais moi confiance... J'ai besoin de toi." Il relâcha son étreinte. Elle était désarmée et troublée : "Euh... euh..." Josh lui tourna le dos, franchit l'entrée et disparu dans le brouillard. Mary émit un soupir exaspéré. "Raah, les mecs !" Elle s'engagea derrière Josh, en serrant contre elle sa carabine. ------------------------------------------------------------------------------------- Suite au prochain article. ps : suite à la "mort" de l'ordi que j'utilisais pour le net, j'ai perdu tous mes fichier (photos, musiques, vidéos...) donc les photos que j'avais prévu pour cette suite de Red Haze (une photo et le plan de Snowing Peak) ont été perdues aussi. Je rajouterais donc les photos (que je referai) plus tard. Si j'ai été long c'est de une parce que j'ai eu d'autres choses à faire et de deux parce qu'avec cette mort d'ordi j'ai perdu ce que j'avais commencé à recopier.
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24 mars 2008

Red Haze *Degrès 2*

Josh, accompagné de Lola et Samuel, commença donc à se diriger vers le village. Le brouillard était toujours aussi opaque et aussi oppressant. Bizarrement Josh n'avait pas froid. Les bâtisses apparurent bientôt, plus sinistres encore que la veille, et entourèrent rapidement les trois visiteurs qui avançaient d'un pas peu rassuré. On aurait dit que les sombres maisons étaient vivantes et qu'elles se rapprochaient des intrus, malgré leur aspect brute et leur pesante épaisseur, pour les écraser sur leurs parois comme de vulgaires tiques. Samuel et Lola suivaient Josh, en se cachant quasiment derrière lui, et Josh lui, jetait anxieusement des regards autour de lui en serrant le manche de son arme, toujours rengainée. Ils finirent par déboucher sur un espace plus grand, ne voyant plus d'habitations devant eux, Samuel dit : "- Tiens ? On est déjà ressorti du village ? - Non, regarde, le sol est pavé. On doit être sur la place du village ou quelquechose d'approchant. Les bâtiments autour doivent juste être dissimulés par le brouillard." Josh eut à peine terminé sa phrase qu'ils entendirent un hurlement qui venait de leur gauche : "- Hé c'était la voix de Burp ! - Ouais et il a pas l'air très loin ! On y va !" Sans perdre un instant, ils coururent tous trois dans la direction du cri et finirent par voir une bâtisse, plus grosse que les autres, sortir du rideau blanc et opaque. Ils s'approchèrent de la porte d'entrée : une grande et massive porte à double battants, taillée dans un bois sombre et épais. Josh peina à l'entrouvrir puis se glissa à l'intérieur suivi des deux autres. Une large salle plongée dans la pénombre. Il y avait des tables et des chaises à l'allure rustique (comme le reste) disposées de façon ordonnée dans la pièce qui fesait bien une dizaine de mètres de largeur. Malgré cette apparence d'ordre, des éclats de verre et de grandes traces d'hémoglobine donnaient au décor un aspect chaotique. Sans parler de l'atmosphère malsaine qui régnait. Au fond il y avait un bar qui avait l'air de faire cuisine en même temps. "- On dirait qu'on est dans une auberge et que c'est la salle à manger... - Une auberge içi ?! Ils doivent pas avoir beaucoup de clients ! - Quoiqu'il en soit je veux partir d'içi le plus vite possible, alors on trouve..." Josh fut interrompu par un nouveau hurlement qui, cette fois, traduisait plus de la douleur que de la terreur. "- Putain ! Faut y aller ! cria Lola. - Deux secondes, tiens, prend ça." fit Josh en donnant le glock à la jeune fille. Josh fit le tour du bar/cuisine et commença a fouiller derrière le comptoir. "- Tu fous quoi là ? C'est pas le moment de se taper une binouze ! fit Samuel. - Je cherche pas de quoi me bourrer la gueule, mais de quoi bourrer le cul de ces salauds avec un peu de plomb... et je pense avoir trouvé." En répondant à Samuel, Josh sortit un fusil et des boîtes de cartouche de derrière le comptoir. "- Waouw ! C'est un fusil à pompe ? - Non, plutôt une carabine, c'est déjà pas mal. L'aubergiste devait être assez parano... dit Josh en bourrant ses poches de balles. - Y a de quoi non ? - Bon les mecs, on se grouille !! - Attendez, et moi j'ai quoi comme arme ?" s'exclama Samuel. Josh prit un large couteau de boucher qui gisait sur une planche à découper la viande et le mit dans les mains de Samuel qui regarda l'objet d'un oeil sceptique : "- Ca devrait faire l'affaire. dit Josh. - Super..." Knife Sans un mot de plus, ils coururent tous trois vers l'escalier du coin de la pièce, qui devait mener à l'étage où Malcolm était, et grimpèrent les marches quatre à quatre. L'escalier débouchait sur un étroit couloir éclairé par de petites lampes qui diffusaient une lumière jaunâtre. Le corridor puait la mort. Les murs mais surtout le plancher étaient rythmés de tâches et de trainées rouges ou marrons suivant les endroits. Il semblait que des traces de sang plus anciennes et séchées donc de couleur marronâtre avaient été recouvertes de traces plus récentes. Il y avait un certain nombre de portes numérotées placées des deux côtés du couloir et sur toute la longueur : c'était bien une auberge. "- On va devoir se faire les chambres une à une... - On commence où ? - Par les chiffres impair." Ils se dirigèrent donc vers la 1ère porte à leur droite. Josh posa la main sur la poignée, hésita un moment et ouvrit. Ils virent alors une chambre d'une banalité surprenante : une petite pièce éclairée d'une lumière jaunâtre comme le couloir, dans laquelle trônait un lit aux draps blancs, une table de chevet et une armoire en chêne. La pièce semblait avoir été figée dans le temps. " Bon, rien dans la chambre 1, voyons la 3." Josh tenta alors d'ouvrir la porte 3. Mais il n'y parvint pas. La chambre était bel et bien condamnée. Les trois jeunes ne s'attardèrent pas et se mirent face à la porte suivante. " Mon petit doigt me dit que celle-là c'est la bonne... murmura Josh. Je vais défoncer la porte, on rentre de suite et on dézingue tout ce qui ne ressemble pas à Burp, pigé ?" Les deux autres acquiescèrent en silence. Josh inspira profondément puis il donna un coup de pied dans la porte qui s'ouvrit à toute volée. Ils entrèrent comme un seul homme, Josh pointa son fusil sur ce qui semblait être un groupe de personnes humaines et tira sans hésitation, faisant exploser une tête qui s'éparpilla par terre. Les deux autres étranges individus chargèrent alors les trois intrus en courant maladroitement, comme s'ils avaient quelques os brisés. Avec précipitation, Josh commença a replacer une cartouche dans son arme : "Lola, couvre-moi !" Alors la jeune fille, en fermant les yeux à moitié, tira frénétiquement sur l'un des deux hommes. Celui-çi encaissa les tirs sans un cri et ne s'écroula que lorsqu'une balle lui traversa la boîte crânienne. Le dernier fut sur Josh avant que celui-ci est fini de recharger mais il fut repoussé par un violent coup de crosse. Josh réunit toutes ses forces et, avec son fusil, frappa une deuxième fois son adversaire au visage. Il y eut un craquement et la créature "humaine" s'écroula. Josh empoigna son arme comme une batte de baseball et commença a tabasser le pauvre diable avec une brutalité sans borne, bien décidé à réduire sa tête en bouillie. Samuel, lui, restait en retrait, les yeux écarquillés et les doigts crispés sur son couteau. Mais un autre agresseur qui était resté caché dans un coin d'ombre, surgit à sa droite et se précipita sur lui. Samuel le reçut de plein fouet et ils chutèrent tous deux, enlacés comme deux amants ivres. Son agresseur étant sur lui, Samuel n'arrivait pas à se dégager. Mais il put distinguer le visage de l'individu dans ses moindres détails : l'homme, si ça en était un, était presque chauve, avait un visage émacié voire squelettique , des yeux aux pupilles et iris quasiment inexistantes mais surtout il semblait à moitié en décomposition. Des croûtes et des plaies recouvraient une bonne partie de son visage, et il semblait transpirer une espèce de pus noirâtre. Avec sa main gauche, Samuel retenait tant bien que mal le visage du mort-vivant à quelques centimètres du sien, son amant nécrotique semblant vouloir lui arracher le nez avec sa bouche pourrie qui dégageait une odeur tout droit venue des catacombes. bouche_zombie1 bouche_zombie Oeuvrant pour échapper au baiser carnassier, Samuel, de sa main droite, lacérait et poignardait les côtes de son ennemi avec hargne bien que le concerné ne semblait pas tellement en souffrir. Alors Samuel regarda au fond des yeux de la bête, comme s'il voulait y trouver une quelconque lueur d'humanité. Oeil_zombie Mais il ne vit qu'une cécité meurtrière et comprit que ce qui était sur lui n'était rien d'autre qu'une créature d'outre-tombe assoiffée de sang. Sans plus de considérations, il plongea son couteau dans l'un des oeil vitreux du zombie et le tritura méchamment. Un liquide noir et visqueux coula de l'orbite moisie jusque sur le front de Samuel : "C'est froid !". C'est alors que Josh, qui en avait fini avec l'autre revenant, arriva et décocha un puissant coup de pied qui dégagea le zombie de Samuel pour l'envoyer s'écraser contre le mur. Josh, vif et précis, acheva le monstre d'une balle dans la tête. "- J'ai cru crever... C'est quoi cette merde ? fit Samuel ahuri et terrifié. - J'ai tué quelqu'un, j'ai tué quelqu'un... répétait Lola en tremblant. - Ce ne sont pas vraiment... des gens. Ce sont des créatures de l'Enfer." dit Josh. "Tu n'as rien à te reprocher." Il observa alors les lieux. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était dénuée de tout meuble et de toute fenêtre mais un peu plus grande que l'autre chambre. Une petite ampoule éclairait faiblement l'endroit. C'est d'ici d'où semblait venir l'odeur poignante qui s'était diffusée jusque dans le couloir : la pièce était imbibée de sang. Au fond de la salle sanguinolente un corps était allongé sur une table, attaché par les pieds et les mains comme prêt à être écartelé : c'était Malcolm. Ses trois sauveurs retardataires s'approchèrent de lui : "C'est... dégueulasse..." s'étrangla Lola. Malcolm avait le ventre ouvert dans toute sa longueur et sa largeur mais contrairement à Roy, ses tripes semblaient toujours présentes. Josh s'approcha encore plus et observa le visage de Malcolm : figé dans la douleur. Mais soudainement Josh vit les yeux de Malcolm le regarder. Josh eut un mouvement de recul. Etait-il revenu à la vie comme Roy ou n'était-il pas encore mort ? D'une voix à peine perceptible, Malcolm souffla : "Josh... tue moi." Josh vit le desespoir et la résignation au fond des yeux de son ami. Il le regarda longtemps ainsi, interdit, puis se tourna lentement vers Lola. Celle-ci comprit immédiatement et tendit le glock à Josh. Celui-ci empoigna l'arme, la regarda un instant, encore hésitant, puis il pointa le canon de l'arme vers la tête de Malcolm. Il méritait une fin brève après son supplice. A ce moment précis, Malcolm dit : "Ils me bouffent de l'intérieur." Josh appuya sur la détente et mit fin à son calvaire. Alors qu'il s'apprêtait à se détourner de la dépouille, l'attention de Josh fut retenue par le gouffre rouge qu'était le ventre de son ancien ami. Il lui semblait que les viscères avaient bougé. Ca y est, ça venait de recommencer, mais de façon encore plus significative. La phrase qu'avait prononcé Malcolm juste avant de mourir repassa dans l'esprit de Josh : "Ils me bouffent de l'intérieur." Son coeur se souleva d'effroi. C'est alors qu'un petit visage immergea de la masse tiède des intestins, puis un deuxième ; on aurait dit des nourrissons si l'on exceptait leurs petits yeux noirs, leur dentition de carnivore et le fait qu'ils prennent des bains de sang. A la vue de ces rejetons diaboliques, Lola poussa un hurlement strident. Les bébés zombies se mirent à hurler eux aussi d'une voix aiguë et bondirent littéralement hors du corps de Malcolm. Le premier voulu sauter sur Josh mais celui-ci le flanqua à terre d'un coup de coude et s'empressa de lui écrabouiller la tête sous sa ranger. La sensation du crâne et de la cervelle s'aplatissant en craquant sous son pied donna à Josh l'envie de vomir. Lorsqu'il regarda sous sa semelle il eut l'impression de voir un chewing-gum suppurant. Le deuxième nouveau-mort-né galopa à quatre pattes sur le sol avec une vélocité déconcertante, puis sauta sur Lola et s'accrocha à ses cheveux. Celle-ci commença tourner sur elle-même en hurlant d'horreur : "Aaaaah !! Enlevez-moi ça !" Samuel se précipita à son secours et lui enleva la bête d'un coup de poing bien placé. Ensuite, profitant que la créature soit à terre, il se déchaîna dessus d'une façon barbare. Son couteau frappait sans cesse et toujours plus fort, la créature semblait vouloir se protéger avec ses bras chétifs mais ceux-çi finirent par se casser sous les coups de la lame folle. Samuel émiettait ses membres et faisait de grosses entailles dans son petit corps. Le sang giclait un peu partout et la victime de Samuel hurlait à en faire mal aux oreilles. Bientôt elle cessa d'hurler mais Samuel ne s'arrêtait plus : "Prend ça et ça et ça, saloperie de merde !!" A force, la créature n'était plus qu'une mélasse rouge violacée où se mêlait boyaux déchiquetés, lambeaux de chair, et fragments d'os. A chaque nouveau coup la mélasse faisait un bruit mou. La fureur de Samuel finit par retomber. Les trois compagnons d'infortune se regardèrent mutuellement puis Josh rendit le pistolet à Lola, sans un mot. Après un long flottement, ils revinrent sur leurs pas, redescendirent l'escalier et sortirent de l'auberge toujours sans un mot. Dehors l'air était aussi étouffant qu'à l'intérieur. Josh, Lola et Samuel restaient plantés là, hagards, lorsque des bruits attirèrent leurs attention : autour d'eux, ils entendaient des gémissements, des cris rauques et des respirations bruyantes. Ils finirent par apercevoir ce qu'ils ne voulaient pas voir : des dizaines de silhouettes décharnées et horrifiques qui avançaient dans leur direction... --- Suite au prochain article --- ps : la musique et la carte viendront un peu plus tard, désolé... :s
2 février 2008

Red Haze. "Degrès 1"

Josh est assis sur une chaise en bois, dos à un mur en brique, face à un désert aride. Le soleil lui fait mal aux yeux. Au moment où il veut se lever de sa chaise, celle-ci bascule en arrière et Josh est englouti dans le mur. Il veut crier mais sa voix ne sort pas. Il est passé de l'autre côté du mur. Il est maintenant dans une petite pièce éclairée par une ampoule. Une créature couleur chair et très pâle, type humanoïde, est assise en face de lui sur un drôle de siège qui la retient attachée. La peau de la créature pend, toute flasque, sur ses membres rachitiques. Quelqu'un entre. Josh n'arrive pas à distinguer le visage du nouveau venu, à chaque fois qu'il tente de fixer son attention sur le visage de l'inconnu c'est comme si ses yeux refusaient de s'accrocher à l'intrus. L'intrus s'avance lentement vers la créature et se place dérrière elle. Le dossier du siège de la créature laisse apparaitre une partie du dos squelettique du captif. L'intrus sort alors une espèce de dard noir d'on ne sait où. Le dard ressemble à une sorte de tuyau sortant du ventre de l'intrus. Celui-çi, dans un craquement d'os effroyable, plante le dard dans le dos du pauvre diable. Mais la créature reste immobile. Puis l'intrus semble "activer" son dard ventral, ce qui provoque un horrible bruit de succion. La créature ouvre alors les yeux et pousse un hurlement strident. En fait c'est Josh qui hurle. Il est la créature. D'horribles douleurs le traverse, il sent ses entrailles aspirées à l'extérieur. Pendant que l'intrus s'adonne à sa répugnante tâche, Josh, dans son nouveau corps, crie : "Josh ! Jooosh !" "Jooooosh !!" Josh se réveilla brutalement : quelqu'un hurlait son nom et tapait sur la vitre du van contre laquelle il s'était endormi. Josh reconnu vite cette personne : c'était Malcolm. Il avait l'air complètement affolé et terrifié. Josh sortit du van : "- Burp ? Mais qu'est-ce qui se passe, t'es devenu fou ou quoi ? - Josh ! Là... Putain mais... J'te jure ! bafouille Malcolm, livide. - Hein ? - Que de... J'sais pas j'ai... Mais merde ! Se... j... - Mais qu'est-ce que tu raconte ? fit Josh. - Il se passe quoi ?" dit une voix. Cette voix c'était celle de Sean qui venait de sortir du van, sûrement réveillé lui aussi par les cris de Malcolm. "C'est ce que j'essaye de savoir ! répondit Josh. Burp calme toi et dis moi ce qu'il t'arrive. Allez, respire profondement..." Mais Malcolm n'arrivait pas à se calmer et tremblait de tous ses membres. Il dit enfin : "- Là bas ! Vous dormiez... moi et Roy on a voulu jeter un oeil... Des gars bizarres nous sont tombés dessus... Roy... J'ai... rien compris... - Où est Roy ? - Là-bas... Y avait du sang... du sang bordel ! Du sang !!" Malcolm se courba et vomit. Josh retourna dans le van, ouvrit la boîte à gant et prit un Glock-17 dans celle-ci, puis rejoignit Sean et Malcolm. "- Qu'est-ce tu fous avec un flingue ? demanda Sean. - On est en amérique au cas où t'as oublié. Burp vous êtes partis par où exactement ? - Par là." dit Malcolm en pointant une direction vers le village. C'est seulement à ce moment là que Josh remarqua qu'un brouillard intense était tombé. On ne voyait pas à plus de 6 mètres. D'un air décidé, il arma son pistolet et dit : "- Je vais chercher Roy. - Je viens avec toi. dit Sean. - Ok, Burp, va réveiller les autres et dit leur qu'on revient. Et restez tous là bien sûr. - Du sang, du sang, du sang... continuait de balbutier Malcolm. - Allez on y va !" Paysagegrillage Sean et Josh partirent alors dans la direction indiquée par Malcolm. Ils marchaient en silence, en essayant de percer du regard le brouillard environnant puis Sean dit : "- Tu m'as l'air stressé Josh. - Y a de quoi, non ? - Mais relaxe, Burp a juste fumé un join de trop et son camé de pote doit être en train de mater des éléphants roses quelquepart dans le coin." Josh sourit. Il avait toujours admiré la capacité de Sean à plaisanter même dans les pires situations. "Hé là, regarde ! On dirait que quelqu'un est couché par terre !" Ils coururent jusqu'au corps qui gisait sur le sol : c'était Roy. Il était couché sur le dos avec une expression de stupeur et d'étonnement, entouré d'une mare de sang. Il avait été sauvagement et assez largement éventré. Il semblait que la plupart de ses boyaux ne soient plus à leur place initiale. Josh tourna le dos à la dépouille, fit quelques pas et s'accroupit : "- J'vais gerber... - Hé ! On a disséqué plus d'une grenouille en labo de biologie, non ? Alors tu vas pas faire ta chochote ! - Putain Sean, fermes ta gueule, c'est franchement pas le moment de sortir des vannes pourries ! Aie un peu de respect ! - Excuse moi... Alors on fait quoi ? - Je sais pas trop..." Josh se releva et se retourna vers Sean pour lui dire quelquechose mais ce qu'il vit dérrière son meilleur ami bloqua sa phrase dans sa gorge : Roy était debout, juste dérrière Sean. Roy prit Sean contre lui, par dérrière, et commença à le mordre au cou. Le sang coula aussitôt. "Aaaah !" criait Sean en se débattant. Josh, abasourdi, ne bougeait pas, comme paralysé par cette scène. Roy continuait de déchiqueter la gorge de Sean avec fureur lorsque celui-çi d'une voix faible dit : "Après Rob Zombie, voici Roy Zombie..." Ce fut sa dernière vanne. Roy, enragé, continuant d'entamer la gorge du malheureux toujours plus profondément, empoigna les cheveux de sa victime avec la main droite et tira sur le côté. Bientôt le crâne de Sean se sépara du reste de son corps, Roy arracha sa tête en déchirant violemment veines, muscles, artère et en disloquant sans peine sa nuque. Le corps de Sean s'écroula et Roy finit par lâcher sa tête sanguinolante, tout en finissant de mâcher ce qui lui restait de Sean entre les dents. Puis il regarda Josh avec une fièvre assassine dans les yeux. Il fit un pas, puis un autre. Josh leva alors son arme vers lui, il avait l'impression que son bras pesait des tonnes. Il tira et toucha Roy au visage. Celui-çi renversa la tête en arrière à cause du choc et manqua de perdre l'équilibre. Mais il finit par relever la tête. Sa machoire inférieure pendait maintenant assez piteusement, reliée au reste du crâne par un unique tendon. Il reprit sa marche titubante vers Josh. Josh appuya de nouveau sur la détente. Cette fois ce fut un gros morceau de crâne qui éclata, faisant gicler de l'hémoglobine jusque sur Josh. Roy, après avoir jeté un regard meurtrier à Josh avec le dernier oeil qui lui restait, tomba à terre dans un bruit mou. Josh rengaina son arme dans sa ceinture et tomba à quatre pattes : il se mit à vomir. Une fois son estomac vide, il se releva péniblement. "Putain..." Son engourdissement le quittait pour faire place à un stress intense et à milles pensées qui l'assaillirent. Parmis toutes ces pensées affolées, Josh en retint une : "Retourner au van." Il rebroussa donc le chemin parcouru, sans un regard de plus pour les cadavres tièdes de ses amis, et croisa les doigts pour que son sens de l'orientation ne le lâche pas en cours de route. Il courait à moitié dans le brouillard, jetant des regards inquiets tantôt à droite tantôt à gauche, s'attendant à apercevoir quelques ombres diaboliques. Il dressa aussi l'oreille mais n'entendit absolument rien à part son propre souffle, rapide et irrégulier. Ca y est. Il voyait le van. Il se sentit soulagé. Mais il se rendit compte qu'il n'y avait que deux personnes debout à côté du van : Samuel et Lola. "- Josh ! fait Lola. - Vous allez bien ?? demanda precipitamment Josh. - Oui mais... et toi ? - Où sont Burp et Mary ? - Burp nous a réveillé et nous a dit que vous alliez revenir. Il avait l'air mort de peur... Alors on a attendu mais on a entendu un coup de feu, et là Malcolm a commencé à paniquer, on arrivait pas à le calmer ! Il y a eu un deuxième coup de feu et là il est partit en courant. - Quoi ?! - Mary a essayer de le rattraper. Ils ont disparu dans la brume et on ne les a pas revus... - Bordel de merde... murmure Josh en se prenant la tête dans les mains. - Mais qu'est-ce qui se passe ?? C'est quoi cette arme là ? Et ce sang que tu as sur toi ? Où est Sean ? Et Roy ? interrogea Samuel. - Vaut mieux pas savoir. dit Josh. Ecoutez je n'ai aucune idée de ce qui se passe içi mais tout ce que je sais c'est qu'il faut se tirer au plus vite ! - On va pas abandonner les deux autres quand même ?! - Non, bien sûr que non. - J'ai peur... fit Lola. - Ils sont parti par où ? demanda Josh. - Par là." dit Samuel en indiquant une direction vers le village. Josh eut une désagréable sensation de déjà vu. --- Suite au prochain article --- Quelques infos : - radioblog marche plus pour l'instant donc mort pour la musique... :-s - pour que vous vous reperiez mieux dans le village, j'en avais fait une carte que j'aurais dévoilé petit à petit avec le trajet des persos, mais mon appareil photo n'est pas encore réparé donc pareil faudra patienter (pas de scan). - le rêve de Josh est directement inspiré d'un rêve que j'avais fait juste après avoir regardé "Le labyrinthe de Pan". ^^
29 janvier 2008

Red Haze. "Degrès 0"

Pour Rom'. Dans le ciel indigo et parsemé d'étoiles, un croissant de lune éclaire les terres du Minnesota d'une lumière bleutée, donnant aux forêts hivernales et aux étendues de neige, un aspect irréel. Un vent froid et agressif galope entre les troncs gelés, soufflant comme une meute de loups qui feraient virevolter les gros flocons de neige qui tombent dru. Au milieu de ces vallées endormies, serpente une route en macadam qui tranche et traverse les forêts et qui zigzague entre de grands lacs de glace à la blancheur immaculée. Sur cette route, deux lumières filaient à bonne allure : c'était les phares d'un van. Josh Tracey, surnommé Trash par ses amis, était au volant. Il avait les yeux fixés sur la route et semblait presque obsédé par celle-ci. Il n'entendait même plus les riffs endiablés de guitare éléctrique qu'hurle son lecteur CD. Ses yeux marrons absorbaient le macadam qui défilait, les pupilles dilatées... Quand une voix le ramena brutalement sur Terre : "- Hé Trash ! - Hein ? - Ah ça y est, t'es de nouveau parmis nous !" Celui qui parlait à Josh s'appellait Sean Barry et il étais assis sur le siège passager à droite du conducteur. Sean était le meilleur ami de Josh et ce depuis 5 ans. Il était agé d'une vingtaine d'années, il était d'une taille moyenne et pas très athlétique, il était aussi très blond et avait une coupe qu'il était le seul à aimer : il avait des cheveux plutôt courts mais s'était laissé poussé une grosse mèche sur le haut et l'avant de la tête, mèche qu'il rabatait toujours sur le côté. C'était un gars plutôt sympa qui aimait rire et déconner à longueur de journée. Josh, lui, était moins sociable. On pourrait presque le qualifier de taciturne. Malgré son côté sombre, c'était un beau garçon avec ses cheveux châtains mi-longs et raides. Il avait le même age et la même taille que Sean. "- Et qu'est-ce que ça peut foutre que je sois içi ou pas ? - Ca fout que c'est mieux quand tu nous répond, quand on te parle. répondit Sean avec un sourire rigolard. - Tu me parlais ? - Moi non, mais Samuel te posait une question." Josh tourna brièvement la tête vers celui-çi. Samuel Filth, Josh ne l'aimait pas. Ca faisait bien deux ans qu'il le connaissait mais il l'enervait toujours autant. Samuel aussi avait 20 ans, il était un peu plus petit que les deux autres. Il avait des cheveux courts et teints en noirs, qu'il dressait en petits pics sur son crâne à l'aide de gel. Josh ne le supportais pas car il le trouvais frimeur et superficiel. En effet, Samuel Filth avait trois passions dans la vie : se coiffer, s'afficher et se faire remarquer en public, et enfin déblaterer moults discours romantiques à la première fille un tant soit peu jolie qu'il croise. Aux yeux de Josh, c'était une "sous merde" comme il dit. "- Je te demandais si on allait enfin s'arrêter quelquepart. Il est deux heures du mat' et ça fait des heures qu'on roule ! fit Samuel. - 'tain mais pourquoi on t'a emmené toi ?" murmura Josh. Au départ Josh et Sean voulait faire un tour de l'amérique à deux, partir en van de Seattle et traverser l'amérique dans tous les sens. Et puis Sean, ayant un petit faible pour elle, persuada Josh d'emmener aussi Mary Holson, qu'il appréciait assez d'ailleurs. Mais celle-ci voulut emmener deux de ses amis : le gros Malcolm Krawicz et un certain Roy. Josh finit par accepter. Mais au dernier moment, il apprit que Samuel Filth et sa petite amie venaient aussi. Il aurait refusé s'il avait été prévenu avant le jour même du départ, mais pris de court et bousculé il ne put rien dire. Ils devaient partir à deux, ils partaient à sept. Mary était une fille de 21 ans, aux longs cheveux roux et bouclés, et aux yeux verts. Malgré son physique très féminin c'était un véritable garçon manqué. Quant à Malcolm Krawiczn que l'on appellait toujours Burp, c'était un colosse de graisse. Il était grand et gros. Il avait 18 ans et malgré son âge il avait une connaissance parfaite de tous les alcools existant, l'alcool étant chez lui une passion à part entière mais ceci dit il n'aimait pas qu'on le qualifie d'alcoolique. Il préfèrait le terme de gros buveur. Son pote Roy, Josh ne le connaissait pas mais il l'aimais bien pour la simple et bonne raison qu'il parlait peu. Mais il fumait beaucoup. Enormément. Josh ne lui donnait pas beaucoup à vivre vu toutes les drogues et saloperies qu'il prenait. 25 ans c'est même déjà pas mal. Au niveau physique c'était un grand bonhomme, aux yeux cernés et aux cheveux longs et dreadés, et puis il est recouvert de piercings. Enfin il y a Lola, la petite amie de Samuel. Elle a 18 ans mais à la maturité d'une fille de 14 ans, Josh du peu qu'il la connaisse, la déteste. Il la trouve capricieuse et ininterressante. Elle a des cheveux raides, mi-longs et teints en noir. Pour défier ses parents elle s'est aussi fait un piercing à la langue. "- Ho ! Tu m'entends ? - Ouais, ouais... J'en sais rien moi où on va s'arrêter, on s'est paumé et y a pas un seul panneau dans ce bled alors comment tu veux que je sache où on va ? - On va faire quoi, alors ? - Et ben dès qu'on croise un patelin où passer la nuit, on y va... - Super ! fit Samuel, énervé. - Calme toi, mon sucre... lui susura Lola à l'oreille (elle est assise sur ses genoux). - J'espère qu'on va vite le trouver ce patelin, parce que j'ai une putain de grosse envie de chier ! " fit Malcolm. A peine eut-il finit sa phrase (d'une grâce à toute épreuve) qu'il aperçut un panneau sur le bord de la route : "- Hé regardez ! Snowing Peaks !" s'exclama Sean, jovial comme à son habitude. Sur ce, il tourna le bouton volume de l'auto-radio et mit le son à fond. Un air lourd et entêtant de guitare éléctrique emplit l'espace du van tandis que le rythme éffrené d'une batterie résonne dans les cages thoraciques des passagers. Une voix grave grogne par-dessus le déchaînement des guitaristes. Malcolm se leva de son siège et, le dos courbé à cause du plafond, commença à secouer ses longs cheveux bruns en rythme avec la musique. Roy eut un sourire amusé et se leva bientôt lui aussi pour aller accompagner son ami dans ses ébats capillaires. "Hahaha ! Ca doit bien être les deux premiers crétins du monde à faire du head-bang dans un van !" s'esclaffa Sean. Sur ce, il rejoignit tant bien que mal les deux autres et lança un pogo en bousculant Roy. Ils commencèrent tous les trois à se rentrer dedans et Mary les rejoignit avec enthousiasme, envoyant valser Sean d'un coup d'épaule. Samuel qui semblait un peu effrayé par cette danse brutale, se passiona soudain pour le paysage qui défilait dérrière la vitre. Le van tanguait d'un côté puis de l'autre, mais étonamment, ne se renversa pas. Enfin le morceau se termina et Josh en profita pour baisser le volume. Essouflés mais le sourire aux lèvres, Sean et les autres retournèrent s'affaler à leur place. "Raah ça fait du bien ! Pourquoi t'es pas venu Trash ? C'était trippant !" fit Sean en s'affolant sur son siège. Josh regarda Sean d'un air blasé : "- Tu te fous de ma tronche ou t'es vraiment con ? - Est-il encore utile de poser la question ? dit Sean avec un large sourire. - Sean... murmura lentement Josh. - Oui ? - ... ne t'approche jamais de mon volant." Josh entendit la voix de Mary, dérrière lui, s'écrier : "- Macho ! - Qu'est-ce qui se passe ? s'enquit Sean. - Il y a que ce gros lard de Burp ne veut pas admettre que je l'ai bien explosé pendant le pogo ! - Nan mais laisse moi rire, rétorqua Malcolm, c'est pas une gonzesse comme toi qui va réussir à me malmener ! - Mais avoue que j't'ai bien botter le cul ! - Si tu continues à me chauffer, tu vas voir ce que je vais faire du tien... - C'est quoi ce sous-entendu pervers ? dit alors Lola. - Ce que je te dis te dérange ? Alors vaut mieux que tu saches pas ce que je pense..." fit Malcolm avec un drôle de sourire en coin. Il y eut un blanc et Lola devint pâle : "- Tu me fais peur... dit Lola en devenant pâle. - Et tu peux avoir peur, s'exclama Mary, ce mec est le plus crade des bofs, aussi macho que pervers ! - Et j'en suis fier. - Je le soupçonne même d'être scatophile ce gros porc ! - Sale rousse !!" S'en suivit un silence de 2 secondes, puis Mary et Malcolm explosèrent de rire. Ils se tappaient souvent dessus mais ils étaient comme frère et soeur. Lola par contre, elle, ne riait pas et regardait Malcolm avec des yeux ronds. Dans le van, le calme était revenu, plus personne ne parlait. Chacun regardait les énormes flocons de neige qui, avec un rythme hypnotique, s'écrasaient sur les vitres embuées du véhicule. Chacun se laissait aller à se perdre dans ses pensées, s'embourbant dans des souvenirs aux contours flous. Sauf Josh, toujours obnubilé par la route et ses courbes. Mais bientôt les pneus quittèrent le macadam et roulèrent sur la terre battue d'un petit chemin. "- On y est. dit Josh en ralentissant. - Quoi, ça y on est enfin arrivé dans ce putain de village ?" s'exclama Samuel. Josh arrêta le van et éteignit les phares. La nuit était claire et ainsi ils pouvaient mieux observer les environs. Ils étaient à l'entrée du village qui n'avait pas l'air énorme. De ce qu'ils aperçevaient du village, les maisons avaient l'air disposées un peu n'importe comment, toutes séparées les unes des autres. C'étaient des bâtisses en pierre et en bois, elles avaient l'air toutes aussi massives que sinistres mais surtout peu accueillantes. "- On y va ? demanda Mary. - Euh.. J'le sens pas trop. fait Malcolm. - Moi non plus. dit Lola. - Quoi ? Mais on est pas venu pour rester coincés içi quand même ? - Attends t'as vu la tronche du patelin ? Si on va réveiller les habitants, ils vont sortir leurs carabines pour nous plomber ! - Bon voilà c'que j'vous propose, dit Sean, on passe la nuit dans ce van à la con et... - Ho ! C'est mon van alors tu le respectes, ok ? râla Josh. - S'cuse moi. Je disais, on passe la nuit dans cet honorable van et demain, on va faire un tour dans le village pour racheter à manger et se renseigner sur les environs, etc... Ok ? - Moi, ça me va. - Ouais c'est d'accord... - Fais chier. grogna Mary. - Bon c'est pas tout mais j'ai la dalle moi ! s'exclame Malcolm. Y a quoi à bouffer ? - Alors... Ben y a encore des barres chocolatées, des chips et une pomme. - C'est tout ? fit Lola. - Tu t'attendais à quoi ? - A mieux qu'un menu spécial clochard ! - La ferme..." murmura Sean entre ses dents. Samuel se leva alors brusquement de son siège et dit, agressif : "- T'as dit la ferme à Lola là ? - Lolala ? fit Sean avec un sourire en coin. - tu lui parle plus comme ça, compris ? Lola je l'aime et je la protégerai même au prix de ma vie !" En entendant ça, Josh failli exploser de rire mais, au prix d'un effort surhumain qui lui tortura les abdominaux, il se retint. Il jeta un oeil complice à Sean et vit dans le regard de son ami que lui aussi était au bord du fou rire. Finalement c'est Malcolm qui parle pour tous : "- C'est plein de bonnes intentions mais ça reste un cliché niaiseux... - Bon les gars on se calme ouais ? fit Mary. - Ouais, on a mieux à faire : Sean, fais péter les chips !" --- Suite au prochain article --- http://www.radioblogclub.fr/open/47452/cannibal_corpse/Dissection%20-%20No%20dreams%20breed%20in%20breathless%20sleep Ce lien c'est vers une musique, je m'explique : quand j'écris une histoire je le vis comme un film avec tout ce que ça inclue (le son donc aussi). Alors je vous mettrais quelques liens pour "ambiancer" certains passages. ^^ Ecoutez le morceau au tout début lors de la brève description du paysage, bon je suppose que c'est trop tard mais la prochaine fois jetez un oeil en bas avant tout. ;-) Ce lien est un peu foireux ^^ il vous mènera à une liste : cherchez "No dreams breed in breathless sleep" et écoutez. =) (il est vers la fin de la liste est c'est du groupe Dissection, c'est pas un morceau brutal, ça viendra plus tard ça) 01_2
9 janvier 2008

Some GORE stuff coming soon !!

zombie Hey hey ! A venir : RED HAZE. Une histoire au scénario digne d'une série B dans laquelle les amateurs de gore et de zombies trouveront leur compte j'espère ! Si je me suis pas fait chier au niveau du scénario, je me suis plus concentré pour l'écriture... Je voulais voir si j'arrivais à retranscrire des scènes gores sur papier tout en évitant de perdre mes contacts sociaux. x-D J'ai pas envie que mes amis ne veuillent plus me voir non plus. ^^ Et puis une autre importante motivation c'est que cette histoire c'est un ptit cadeau a quelqu'un... ;-) Sortez vos fusils à pompe. Ils arrivent. :-p zombie_bunny Cliquez pour mieux voir ce charmant lapinou !
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30 décembre 2007

MEJPAT. *Epilogue*

Le régime de 50 cent ne dura pas longtemps, il fut bientôt renversé par un groupe révolutionnaire dont le chef, David Ghetto, pris le pouvoir. Malheureusement son régime est aussi dictatorial que celui du rappeur. Quant aux cinqs rebelles mystérieux qui firent tant jaser, on dit qu'ils se sont installé à Patatland et ont ouvert un restaurant qui ferait aussi association de protection des pingouins. Mais tout cela ne reste qu'une rumeur... Il est 19h30. De gros flocons tombent sur les plaines hivernales de Patatland. Au bord d'une route très fréquentée par les bikers, une bâtisse dégage une agréable odeur de frite. Sa cheminée fume, et l'animation a l'air d'être au rendez-vous à l'intérieur. Au-dessus de la porte d'entrée, une grosse pancarte en bois indique "L'antre du Motard". Entrons. Un bon nombre de motards sont assis à diverses tables, buvant, mangeant, discutant ou fumant comme des pompiers. Dérrière le bruit des conversations et des rires gras, on peut entendre du Iron Bedaine. Passons dans la cuisine : "- Clem ! Voilà une crêpe à la sauce poivre et deux frites merguez pour la table 3 ! Grouille toi ! s'exclame un chevelu bien connu. - J'en peux plus moi ! Je dois m'occuper du service et du bar ! Depuis quand le peuple exploite-t-il l'aristocratie ? - Allez, fais un effort en attendant qu'Astro revienne de son voyage, moi et Pancake on a suffisament à faire à la cuisine. - Tiens en parlant d'Astro, fait Pancake, il nous a envoyé une carte postale. Lui et Sousou sont maintenant sur Mars. Il dit qu'ils reviendront après avoir visité Pluton. - Et bien qu'il se dépêche ! râle Clem. Et puis pourquoi c'est Sousou qu'il a emmené là-haut et pas moi, hein ? - Arrête de taper ton nerf et va servir ce que je t'ai dit. - Quel râleur celui-là." fait Pancake, amusée. A ce moment là, Kipik entre dans la cuisine, recouvert de neige : "- Ca y est j'ai nettoyé l'enclos des pingouins et je les ai nourris. Pfiou... Ah au fait y a un mâle qui m'a pris pour une femelle... j'ai eu chaud. Ah et puis y a encore eu une naissance ! Ils arrêtent pas. - Tant mieux c'est bon signe ! Tiens Kipik, ça t'embêterait de filer un coup de main à Clem ? - Hé écoutez !" fait soudain Zeph en montant le son de la petite radio qui crachouille en haut du frigo. *... en effet il semble qu'une grande armée du nom de "Tektobik" soit en marche en ce moment même vers la capitale et tendrait à prendre contrôle de tout le pays. La prochaine ville sur leur chemin sera Patatland. Nous demandons à tous les auditeurs de Patatland d'évacuer immédiatement la région ...* Zeph éteint la radio, prend une frite et l'enfourne dans sa bouche, la mâche lentement puis regarde Pancake, Kipik et Clem. Il dit alors : "On va s'marrer." ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ca y est vous avez eu la fin !! Noël en retard. ^^ Bon voilà j'en ai fini de MEJPAT, place à la suite !! ...... au prochain article. :-p
30 décembre 2007

MEJPAT. *Partie 11: Dernier carré. *

Ca fait un peu moins d'une demi-heure que la deudeuch' roule sur la petite route de campagne. Il fait nuit noire. Bientôt un panneau indique : "Frontière à un kilomètre." Et un autre panneau qui semble avoir été cloué assez recemment au dessous du premier, indique : "Accès interdit". "On va se faire remarquer avec cette voiture, continuons à pied !" conseille Clem. Ils descendent alors tous les cinqs et abandonnent là leur voiture hippie. Nos cinqs aventuriers progressent discretement dans de grandes étendues d'herbes hautes, des chants de grillons se répondent dans le silence paisible de la nuit. Au bout d'un certain temps de marche, ils aperçoivent au loin les lumières des postes de douane et distinguent l'ombre d'un immense grillage coupant en deux la plaine. "- Ca y est... La frontière. fait Astro. - Enfin ! Ca a l'air assez calme mais d'içi on voit pas grand-chose... - Tiens, prends ça Clem." dit Zeph Zeph sort alors une paire de jumelles de sa poche et la tend a Clem. "- Mais... d'où tu sors ça, toi ? s'étonne Pancake. - Euh... Ben... je l'ai trouvé chez Sousou... - Tu l'as piqué ouais ! Espèce de cleptomane ! - L'engueule pas, ces jumelles vont nous être utiles. dit posément Kipik. - Tu as euh... emprunté autre chose ?" demande Clem. Zeph sort alors un ouvre boîte, un hachoir et une petite cuillère de son pantalon. "- Je vois... - Bon c'est cool tout ça mais ce serait bien si on essayait de passer la frontière au lieu de glander içi !" Kipik s'empare alors des jumelles et jette un oeil à la frontière : "- C'est relativement peu surveillé. Bizarre... Bon il n'empêche que ce grillage plein de barbelés là, je sais pas comment on va le franchir.Il est immense. A moins que vous comptiez le couper avec l'ouvre-boîte ou creuser un tunnel sous terre avec la petite cuillère... - Hé mais c'est pas con ça ! s'exclame Pancake. - Euh... j'étais ironique. - Mais non ! Allez les gars on y va !" Tel des ombres, ils se faufilent alors le plus silencieusement possible au milieu des hautes herbes. Ils approchent du grillage. Ils en sont à peu près à 50 mètres lorsque des dizaines de rappeurs équipés de lampe torche surgissent des hautes herbes. Tout aussi soudainement des hélicoptères apparaissent dans le ciel nocturne et éblouissent les fugitifs avec les projecteurs fixés à leur coque. Les rappeurs commencent à vouloir les encercler, donc Clem, Kipik, Astro, Zeph et Pancake ne s'attardent pas et profitent d'une brèche dans la tactique ennemie pour filer. ils courent comme des dératés mais les hélicos ne les lâchent pas, quant aux rappeurs ils courent eux aussi à en perdre haleine, bien décidés à attraper ces maudits rebelles qui les ridiculisent sans cesse. "- Pff... pff... j'en peux plus... souffle Clem exténué. - Allez, accroche-toi !" Alors que leur situation semble désespérée, ils aperçoivent soudain en haut d'une colline, une cabane en bois que la providence semble avoir posé là spécialement pour eux. Y voyant une chance de s'en sortir, nos cinq amis (un peu essoufflés) bifurquent et commencent à gravir la colline en courant. Lorsqu'ils arrivent enfin en haut, suant à grosses gouttes, ils sont à deux doigts de s'écrouler sur le sol mais dans un dernier effort, ils entrent dans la cabane et referment la porte dérrière eux. Zeph et Astro sont collés à la porte en bois, s'attendant à ce que leurs poursuivants tentent de la défoncer. Mais le choc ne vient pas. Dans un silence angoissé, on n'entend que les souffles rauques des fugitifs qui reprennent leur souffle tant bien que mal. Astro tente un coup d'oeil par la fenêtre sans vitre à sa gauche. "- Alors qu'est-ce qu'ils foutent ? - C'est bizarre... Ils ont fait une sorte de barrage devant la colline, ils ont pas l'air de vouloir venir. Mais ils sont nombreux. - C'est pas idiot, remarque Kipik, ils ont sûrement encerclé toute la colline et ils veulent sans aucun doute nous avoir par l'usure. - C'est pas idiot, c'est con. Ce serait pas plus simple de nous rentrer dans le lard ? fait Zeph. - Si. Mais après ce qu'on leur a mis depuis qu'ils nous courent après, je pense qu'ils préfèrent être prudents... - Bande de tarlouses." grogne le chevelu. Une voix amplifiée par un microphone se fait alors entendre : "Sales chiens, sortez de là et vos vies seront épargnées !" "- Ralala toujours la même rengaine, ils comprennent pas que ça marche jamais ce truc là ?? s'exclame Pancake. - Je vais leur passer le message. " fait Zeph. Il prend alors le hachoir "emprunté" a Sousou et, par la fenêtre, l'envoie sur les rappeurs qui rétorquent un peu enervés : "Dans ce cas vous allez moisir içi !!" "- Bon les gars... Oups désolé Pancake ! Bon les potos ça à l'air mal barré tout ça mais on va pas desespérer, hein ? dit Kipik. - Nan, on va faire mieux, on va s'ouvrir les veines tous ensemble... murmure Clem abattu. - Voici ce que je propose, continue Kipik, on va se préparer à repousser un assaut que les rappeurs lanceront à un moment ou à un autre... - Tu disais pas qu'ils comptaient nous affamer ? - Si, pendant un certain temps, mais ils finiront tôt ou tard par attaquer et connaissant ces rappeurs, on aura pas à attendre très longtemps. J'ai fait une rapide inspection des lieux, il y a des boîtes de conserve dans ce buffet poussiereux là, de quoi tenir une semaine en mangeant correctement. Ca a pas l'air très frais mais on fera avec... Et comme vous l'avez sans doute remarqué c'est bourré d'outils et de produits chimiques içi ! - Et alors ? On va faire quoi avec des clous ou du white spirit ? On va jouer au petit chimiste ? - Exactement ! Mais j'en fais mon affaire... Hin hin ! - C'est quoi ce rire d'hérisson vicieux ? fait Zeph goguenard. - Bon je m'occupe de ces outils, Pancake tu vas m'aider, toi Zeph avec ce tas de planches et de taule dans le coin-là, tu vas barricader cette satanée cabane, tu bouches toutes les éventuelles entrées sauf le trou dans le toit là-haut. Clem tu vas te hisser jusqu'à ce trou, et tu vas observer tous les mouvements des rappeurs. Tu sera nos yeux. Astro tu dors. - Cool ! Euh... mais pourquoi je dors en fait ? - Pour être tout frais quand tu relaieras Clem au poste de garde. On peut pas se permettre de relacher notre attention. Bon tout est clair ? ... Alors on y va !" Tous les cinqs se mettent à leur tâche respective. Zeph eu tôt fait de transformer la cabane en bunker, Clem lui ne quitte pas ses assaillants des yeux pendant qu'Astro ronfle paisiblement. Quant à Kipik, il travaille d'arrache-pied à sa mystèrieuse tâche, aidé de Pancake. La nuit passe lentement dans une atmospère tendue, et ce n'est qu'au petit jour que Kipik déclare : "J'ai fini ! Clem et Zeph, réveillez Astro et amenez vous. Je vous ai confectionné quelques grigris." Après avoir sorti Astro de ses songes à l'aide d'une douzaine de coups de pieds (il faut ce qu'il faut), ils s'approchent de Kipik, curieux. "- Pancake ramène le premier engin, s'il te plait. - Lequel ? - Celui pour Clem. - Voilà !" Pancake arrive alors avec un drôle d'appareil qui pourrait ressembler à une épée si le manche n'était pas celui d'une lampe torche et qu'il y avait une lame à la place de cet espèce de long tuyau de pot d'échappement. "- Clem voici pour toi ce que j'ai baptisé le Fer a Souder ! - Euh... - Je t'explique. Là, l'engin est éteint. Mais si tu appuies sur le bouton là, le fer va chauffer très fort, si fort qu'au contact du métal la chair humaine fondra en quelques centièmes de secondes permettant ainsi de transpercer comme du beurre n'importe qui ! - Miam... - Et ce n'est pas tout ! Si tu dévisses légèrement le manche comme ceci, un souffle extrêmement brulant va sortir par le tuyau. C'est pas un lance-flamme mais presque. Hahaha !! - Te brûle pas. dit Astro en souriant. - Merci du conseil... - Et voici pour toi Astro !" Kipik tend a Astro une paire de gros gants recouverts de plaques de fer et de fils électriques : "-Oh ! C'est joli ! - Oui et c'est aussi très efficace ! Enfin j'espère... Mets les je vais t'expliquer." Astro s'execute : "- C'est un peu lourd mais ça me va bien. - Quand ton poing est relaché, comme içi, ce n'est qu'un gant en fer, mais quand tu contracte le poing un mécanisme, que j'ai eu beaucoup de mal a mettre au point, libère une énorme charge d'éléctricité. Normalement, avec le choc, celui que tu touches devrait être éjecté à deux ou trois mètres et pour la plupart leur coeur devrait lacher. - Super ! Comme ça j'aurai l'impression d'être super costaud ! - Et moi ?! Moi j'ai quoi ? demande Zeph, soudainement impatient. - Pour toi Zeph j'ai pas eu besoin de me fouler, j'ai trouvé un joli joujou parmis le fratras qu'il y a içi, j'ai juste eu à le dépoussiérer. Tiens Pancake tu peux lui donner ? - Tout de suite." Pancake va donc chercher le joujou en question et reviens avec une tronçonneuse rutilante. "- Elle est comme neuve ! dit Pancake. - Wouaw ! Ca troue le cul... fait Zeph, les yeux scintillants. - Bon bien entendu je me suis réservé le plus beau !" fait Kipik. Il sort alors une espèce de gros pistolet à eau, qui a visiblement été fait à la main. "- Cette arme a été compliquée à créer mais je suis content du résultat, en gros il s'agit d'un fusil à l'acide sulfurique concentrée ! De quoi vous couper un bonhomme en deux. - Kipik tu es effrayant... J'espère que tu ne travailleras jamais pour l'armée... - Et toi Pancake tu as eu quoi ? - Il m'a simplement amélioré ma cravache." En effet, la redoutable cravache de Pancake est maintenant hérissée de clous plus ou moins rouillés et porteurs du tétanos. "Bon et bien nous n'avons plus qu'à attendre..." Alors ils ont attendu, les heures passent au ralenti car nos cinqs assiégés n'ont rien à faire si ce n'est épier leurs assaillants et manger de temps en temps. Au bout de quatres longs jours et de quatre longues nuits d'attente et d'ennui, alors que le soleil pointait à l'horizon, à l'aurore du 5ème jour : "- Hé ! Réveillez-vous tous ! cria Clem. - Ca y est on est mort ?!? s'écria Astro. - Non pas encore. - Ils attaquent ? demande Pancake. - Non pas encore. - T'as bouffé trop de fayots ? - Non... pas encore. - Les ptits hommes verts ont débarqué ? - Non plus. - Bah pourquoi tu nous réveille alors !? - Parce que ça s'agite là-bas, c'est pas normal, je pense que c'est pour bientôt. - Oui ta théorie semble très probable, tenez vous prêt." ajoute Kipik. Clem descend de son poste de garde pour rejoindre ses amis. "- Vous savez, si on meurt aujourd'hui je serai heureux. Parce que je serais mort avec de vrais connards. dit Astro, les larmes aux yeux. - Je suis d'accord avec lui... fait Kipik soudain grave. - Bwarf... Pareil. - Je veux vous faire un bisou à tous ! s'exclame Pancake. - Comment ? Ce n'est pas parce qu'on va mourir qu'il faut se permettre de telles familiarités !" s'indigne Clem. Ignorant les protestations de l'aristocrate déchu, Pancake s'approche de Zeph et lui colle un bisou sur la joue, le chevelu laisse échappé un bwarf gêné. Ensuite, elle en fait un à Astro qui ressemble bientôt au drapeau japonais, puis a Kipik qui sent ses cheveux se hérisser encore plus que d'habitude. Enfin plus de force que de gré, elle parvient à poser ses lèvres sur la joue douillette de Clem qui crie au scandale. Mais un coup de sifflet sinistre retentit et met fin à ces adieux déchirants. Des cris retentissent juste après le coup de sifflet et nos 5 amis entendent alors des centaines de bottes en train de fouler le sol en leur direction. Aussitôt Astro, Zeph, Pancake, et Clem se mettent en position : ils forment un carré défensif avec Kipik et son arme au centre. Ca y est. Les rappeurs sont arrivés à la cabane, ils se déchainent contre les fenêtres et les portes barricadées mais aussi contre les murs en bois. Au bout de quelques instants le mur Ouest et la porte cèdent en même temps, par les brèches apparaissent une multitude de rappeurs armés de battes, de couteaux, de poings américains ou pour les plus chanceux de matraques éléctrifiées. Zeph et Astro foncent retenir leurs ennemis d'un côté tandis que Pancake et Clem s'occupent de l'autre. Zeph fonce dans le tas et d'un mouvement diagonal du haut vers le bas il tranche littéralement son ennemi en deux, un autre voulant le prendre de vitesse lui saute dessus mais Zeph relève sa tronçonneuse à temps et son assailant s'empale dessus. La lame qui continue de tourner le déchiquète, éparpillant ses tripes et éclaboussant les environs de sang frais. Un rappeur arrive dans le dos de Zeph avec l'intention de le poignarder mais alors qu'il levait son couteau, le corps fumant d'un de ses coéquipiers le heurte de plein fouet. Celui qui envoie des corps valser dans toute la pièce c'est Astro, pris dans une frénésie survoltée, distribuant coups de poings après coups de poings, grillant les rappeurs comme des ampoules. De l'autre côté de la cabane, Pancake fait couler une fontaine de sang en trouant ses adversaires de toutes part, sa cravache file dans l'air, frappant à la vitesse de l'éclair. Clem aussi semble en forme, son Fer à souder transperce ses ennemis aussi aisément que prévu, le métal brûle chair et os dans d'horribles souffrances. Quant à Kipik il tire des salves d'acide tantôt à gauche, tantôt à droite, ses projectiles découpent et rongent les pauvres rappeurs qui n'en finissent pas de s'écrouler à terre dans des hurlements de douleurs à percer les tympans. Un molosse à casquette parvient jusqu'à Kipik, tenant une batte dans la main, bien décidé à réduire le crâne de ce rebelle en bouillie. Mais Kipik à le bon reflexe et envoie un jet d'acide horizontal dans la direction de son agresseur. Celui-çi voit son corps découpé en deux, malgré tout sa partie supérieure continue, en se trainant, à se diriger vers Kipik. Kipik regarde d'un oeil intrigué ce demi-rappeur qui s'acharne à vouloir venir à sa rencontre. Arrivé aux pieds de son bourreau, le rappeur lève un regard haineux vers Kipik. Celui-çi, calmement, pointe le canon de son arme sur le visage du rappeur et appuie sur la détente. La tête du rappeur se désintègre littéralement dans une odeur rance. Le combat semble tenable pour nos héros lorsque tout à coup le mur Nord finit par céder aussi, laissant s'infiltrer des rappeurs en nombre. Les 5 rebelles se rassemblent alors pour pouvoir faire front, ils se battent avec hargne, le sol est baigné de sang et on à dû mal à trouver son équilibre au milieu de ces amas de corps, de membres mutilés, de boyaux éparpillés. Bientôt Zeph pousse un cri : "Aïe !". Un rappeur l'a méchamment entaillé à la cuisse. A peine quelques secondes plus tard, Clem est lui aussi bléssé, un rappeur lui a planté un couteau dans l'épaule. "- Ca sent le vinaigre ! crie Pancake. - Replions nous sur le toit !" fait Kipik. Comme un seul homme ils commencent à monter à la petite échelle en bois (qu'ils ont fabriqué eux-même) qui donne sur le toit. Malheuresement un rappeur attrape Clem à la cheville, qui est monté en dernier, et tente de le tirer vers le bas. Clem dévisse alors légèrement le manche de son arme comme le lui a montré Kipik et libère le souffle brûlant dans la face du rappeur. Le visage du malheureux fond alors en une seconde. Pancake qui est alors juste au-dessus de Clem remarque alors : "Tiens ça sent le rôti de porc, c'est bizarre... Ca me rappelle que j'ai faim." Nos cinqs vaillants combattants sont maintenant sur le toit, d'où il est plus facile de repousser les vagues d'assaillants. Mais bientôt, le doux ciel rose de l'aurore est perturbé par un gros hélicoptère aux couleurs 50centiennes. L'appareil se met à la hauteur des fugitifs à quelques mètres, et Astro, Kipik, Zeph, Clem et Pancake voient alors un rappeur armé d'une énorme mitrailleuse fixe, les mettrent en joue en souriant. Nos cinqs amis sentent que leur dernière heure est arrivée, ils ferment les yeux résignés... Soudain un sifflement se fait entendre et une trainée de fumée blanche venant de nulle part, traverse les airs. C'est un missile. Et il heurte l'hélicoptère a pleine vitesse. L'explosion éblouie tout le monde, puis des morceaux d'acier carbonisés retombent en fumant. "Que... Qu'est-ce qui se passe ?" Les 5 miraculés ont à peine le temps de réaliser qu'ils sont sauvés qu'un essaim d'hélicos inconnus arrive et mitraille la foule rappeuse. Les rappeurs pris au dépourvu, s'enfuient dans toutes les directions quant aux hélicos non-contents de massacrer les rappeurs, ils parachutent des soldats à l'allure étrange. L'un des hélicos se place au-dessus des cinqs amis et leur envoie une échelle en corde. "Waouw ! Comme dans les films !" Kipik, Clem, Astro, Pancake et Zeph sont dans l'hélicoptère. Un soldat à l'uniforme en cuir noir et aux cheveux très longs leur parle : "- Nous sommes les B.O.A.M., c'est à dire les Bourrins de l'Organisation Armée Metalleuse. On parle beaucoup de vous de l'autre côté de la frontière. Et oui, les gens ont entendu parler d'une poignée de résistants mettant à mal les forces de 50 cent, mais alors quand on a appris que vous étiez des métalleux vous n'étiez plus seulement des emblêmes de la resistance face à la tyrannie, mais vous êtes devenus, pour nous les métalleux, de véritables mascottes ! Alors on a décider de vous aider. - Euh... - Et on va où là ? - On vous emmène dans un pays libre où vous écouterez ce que vous voulez. - Enfin ! Merci à vous ! Plus besoin de fuir ! - Oui... C'est fini..." Et c'est ainsi que nos cinqs héros échappèrent à 50 cent, volant vers une nouvelle vie... -----Epilogue au prochain article-----
23 septembre 2007

MEJPAT. *Partie 10: Sousou. *

Les cinqs amis arrivent enfin à sortir de l'égout et sont aveuglés par la lumière du jour. Après avoir repris l'habitude de la luminosité extérieure, ils observent le paysage alentour. La journée semble bien entamée et un soleil étincellant fait rayonner des plaines verdoyantes sur lesquelles sont éparpillés des pommiers. Et au milieu de ces plaines zigzague une rivière. On pourrait faire de ce panorama une carte postale si l'égout d'où viennent de sortir nos cinqs compères ne déversait pas son contenu immonde dans la rivière qui a donc une couleur verdâtre. Les cinqs individus rejoignent la berge et se concertent : "- Alors on va où ? - Là est tout le problème... On sait pas où on est et si ça se trouve la frontière est à perpet'-les-bains ! - On a qu'à suivre le fil de cette rivière, on arrivera bien quelque part." Ils décident donc de longer la rivière. Nos amis marchent silencieusement au bord de l'eau putride sur laquelle flotte des poissons crevés la gueule grande ouverte, semblant appeler au secours. Ces poissons dégagent d'ailleurs une puanteur épouvantable mais cela ne semble perturber aucun des fugitifs qui après leur marche souterraine sentent presque plus mauvais que les cadavres de poissons. Les fugitis semblent blasés et même le paysage idyllique qui les entourent ne vient pas à bout de leur renfrognement. Soudain, brisant ce morne mutisme, Zeph s'exclame : " Hé regardez ! Y a une ptite baraque là-bas ! " En effet, un peu plus loin devant eux il y a une petite maison campagnarde au charme singulier. Ayant besoin de repos, de nourriture et surtout de se laver, ils se dirigent vers la bicoque pour soliciter la générosité de ses occupants. Bientôt, ils aperçoivent devant la maison une jeune fille en train d'accrocher du linge. Lorsqu'ils sont à une dizaine de mètres d'elle, elle se retourne brusquement (ayant peut-être senti une odeur suspecte) et nos cinqs visiteurs stoppent immédiatement. A la vue de ces individus, les yeux de la jeune fille s'agrandissent de stupeur et d'effroi : on imagine aisément l'inquiétude que peuvent susciter cinqs individus à l'aspect quasi-inhumain, dégoulinants d'un liquide immonde, recouverts d'excréments organiqes divers et empestant à quinze mètres. La jeune paysanne est une fille d'une vingtaine d'années, habillée simplement, et qui a une chevelure blonde et bouclée qui scintille sous ce soleil radieux. Soudain elle rentre précipitamment dans sa maison. " On lui a fait peur on dirait..." remarque Pancake, perplexe. Mais la jolie blonde ressort bientôt en tenant à la main... un énorme fusil à pompe. Sans un instant d'hésitation, elle met ses visiteurs en joue. Reflexe collectif, ceux-ci lèvent immédiatement les mains, éffrayés par l'acceuil un peu rude qu'on leur fait. La jeune fille à l'air d'attendre quelquechose et garde son fusil pointé sur nos cinqs héros. "- Dis Astro, tu veux bien aller négocier pour nous ? - Quoi ?! - Bah oui, faut bien que quelqu'un se dévoue pour aller diplomater avec notre hôtesse potentielle, non ? - Mais... - Allez ! Tu t'es déjà pris une balle de sniper alors c'est pas un vulgaire fusil qui va te faire peur !" Sentant l'inutilité de résister, Astro se plie à aux désirs de ses compagnons et s'avance lentement mais courageusement, suant de grosses gouttes à chaque pas. Il est à trois mètres d'elle lorsqu'elle fait un geste l'invitant à ne pas s'aventurer plus loin (par méfiance et aussi pour ne pas mourir d'asphyxie). Astro bafouille alors : "Bon... Bonjour ! Je... m'appelle Astro. Et vous ?" Astro marque une pause, attendant une réponse qui n'a pas l'air de venir. "Euh bon... Voilà nous sommes cinqs et nous venons de traverser des épreuves difficiles et... On se demandait si vous auriez la gentillesse de nous héberger pour une nuit ?" L'autre reste impassible, le canon du fusil toujours pointé sur la poitrine d'Astro. "Allez s'il vous plait ! On est des fugitifs parce que nous sommes contre 50cent et son régime, les rappeurs nous poursuivent et c'est déjà assez dur de..." Astro n'eut pas besoin de continuer, ses dernières paroles ont apparemment fait de l'effet chez la jeune fille qui vient de baisser son arme. "Ah ! Vous non plus vous portez pas les rappeurs dans votre coeur ? Alors... c'est OK pour cette nuit ?" La fille hoche la tête légèrement de la tête et fait un grand sourire à Astro. " Vous pouvez venir les copains !" Les autres rejoignent donc Astro et se dirigent vers leur hôtesse : " Alors lui c'est Clem, lui c'est Kipik, elle c'est Pancake et l'autre chevelu là, il s'appelle Zeph. Et toi ? Tu m'as toujours pas donné ton nom." La jeune fille eut l'air gênée et s'eclipse une nouvelle fois dans la maison pour en ressortir non pas avec quelque arme dévastatrice mais avec un carnet et un crayon. Elle écrit quelquechose et le montre à Astro qui le lit à voix haute : "- *Mon nom est Lulie Sou. Mais vous pouvez aussi m'appeler Sousou.* Lulie... C'est jolie comme prénom. fait Astro. - Y a un truc que je comprend pas pourquoi tu parle pas ?" demande Pancake. Sousou fait un signe avec ses doigts. "-Quoi ? grogne Zeph. Pourquoi elle veut qu'on lui tranche la gorge avec un ciseau ? - Je pense plutôt qu'elle veut dire qu'elle est muette... - Pas de problème ! s'exclame Kipik. J'ai étudié le language des mains ! Je pourrais servir d'interprète ! - D'accord Kipik ça pourra être utile... Dis Sousou, tu nous fais visiter ?" Elle les emmène alors dérrière la maison, près d'un potager et leur demande de s'aligner contre un mur. Les cinqs amis ne comprennent pas trop où veut en venir Sousou mais s'éxécute sans broncher. Elle prend alors un tuyau d'arrosage et les arrose abondamment pendant 5 minutes. Elle finit par fermer le robinet et commence à faire des signes en souriant : " Elle dit que maintenant qu'on est propre on peut entrer..." explique Kipik d'un ton acide. Ils entrent alors dans ce qui semble être la cuisine, Zeph parcourt alors toute la pièce frénétiquement. "- Tu cherches quelquechose Zeph ? - Le frigo ! Où est le frigo ?? " Sousou agite ses mains : "- Elle dit qu'içi on mange des légumes frais et que la viande est conservée dans des tonneaux avec la méthode de salaison. - C'est le Moyen-Age içi ou quoi ? s'étonne Clem. - Bwarf, c'est la campagne... - Et alors, c'est pas une raison pour se priver de frigo ! - Sousou dit qu'elle va préparer à manger et que ça va prendre un peu de temps. - On va s'occuper alors !" Zeph et Pancake partent alors en expédition dans le potager, tandis que Clem aide Sousou à la cuisine et qu'Astro joue aux dominos avec Kipik. Plus tard, en début de soirée, ils dinent tous ensemble autour d'une table en bois : "- Croumch ! C'est pas mauvais ! - Ca manque un peu de sel mais ouais c'est bon. - Au fait Sousou... Sluurp ! Pourquoi tu as été si... méfiante quand nous sommes arrivés ?" Sousou agite les mains : "- Elle dit que ces derniers temps des hommes avec des casquettes viennent pour voler de la nourriture et la forcer à écouter une musique qu'elle n'aime pas du tout et qu'elle a cru qu'on venait aussi avec de mauvaises intentions. - Et les rappeurs, ils t'ont pas fait de mal ? - Elle dit qu'ils n'en ont pas eu le temps parce que... euh... elle les a flingué..." Un silence s'installe, Zeph, Pancake, Astro, Clem et Kipik regardent Sousou avec un air ahuri. "- Sérieux ?? Tu... les as vraiment dégommés ? demande Zeph. - Elle dit qu'ils n'ont pas souffert. - Et qu'est-ce que tu as fait des corps ?" s'inquiète Pancake avec un mauvais pressentiment. Sousou montre alors du doigt la viande qu'ils mangeaient à l'instant et qu'ils prenaient pour du porc. Clem en lâche sa fourchette. La petite paysanne souriante qui a l'air si innofensive est finalement bien surprenante. C'est Zeph qui rompt le silence : " Bwarf, au moins les rappeurs ont une qualité : ils ont bon goût une fois cuits et en compagnie de petits pois. " Ils explosent tous de rire. Soudain, une voix enrouée venant de l'étage du dessus retentit : " Quéqché qcheu rafut ?! Chouchou vas-tu m'apporter min choupe oui ?! " Sousou se relève immédiatement, prend une assiette dans laquelle elle met un peu de rappeur et de petits pois et disparait dans l'escalier. "- C'était quoi ça ? fait Pancake. - J'sais pas, je pensais qu'elle était seule !" Au bout d'un instant, elle redescend et donne quelques explications : "- Elle dit que c'est son vieux père dont elle doit s'occuper. Apparemment il est très malade... - Ah bon ? Pourquoi tu ne nous le présente pas ?" Sousou a soudain l'air anxieuse : " Elle dit qu'il est un peu ronchon et qu'il aime pas les inconnus. Ca a l'air d'être une mauvaise idée..." Sur ce, les convives reprennent un peu de rappeur et poursuivent leur repas cannibal dans une atmosphère joyeuse. Mais la question fatale survient : "- Les gars, on fait quoi maintenant ? On sait même pas où est la frontière par rapport à içi ! - Sousou veut dire quelquechose ! Elle dit que la frontière n'est qu'à quelques kilomètres à l'Est. - Mais c'est une super bonne nouvelle ça ! J'propose qu'on y aille tout de suite ! fait Zeph tout émoustillé. - Non, ils ne nous laisseront jamais passer la frontière, c'est une dictature, tu te rappelle ? Donc on devra passer en fraude et si on passe en fraude, mieux vaut attendre la nuit. - Clem a raison ! L'obscurité nous aidera. Je propose qu'on parte d'içi vers 2h du matin." Ils se mettent d'accord pour 2h du matin et en attendant, profitent de leur soirée. Clem et Kipik, assis dans de larges fauteuils en face du feu de cheminée, discutent de physique quantique, Zeph gambade dans la nature comme un véritable hippie, Astro et Sousou sont assis dehors, Astro lui raconte ses aventures spatiales (et spéciales) quant à Pancake elle se laisse couler dans un bain moussant (les égouts l'ont traumatisée). La nuit recouvre peu à peu les prairies qui s'endorment, des étoiles bienveillantes et scintillantes apparaissent dans le ciel indigo, un calme profond s'installe. Il est 2h du matin. Les fugitifs font les derniers préparatifs et se préparent pour leur dernière épreuve. "- Ooh ! Va encore falloir marcher ! J'en ai marre !! râle Pancake. - C'est pas le moment de faire ta chochote ! répond Zeph. - Hé ! Y a Sousou qui vient de me dire qu'elle a un véhicule à nous prêter !" fait Kipik. Sousou les emmène donc dans un petit garage à l'écart de la maison. A l'intérieur, un drap blanc recouvre un petit véhicule. " Allez fait pas durer le suspens, montre nous l'engin !" Elle retire alors le drap et Zeph pâlit d'effroi : l'engin en question est une deux-chevaux verte sur laquelle sont peintes des fleurs, des signes peace & love et des smileys. Sur la plaque d'immatriculation on peut lire : "Gazon forever.". "- Sousou dit que c'est un souvenir de la jeunesse de ses parents... - Raah !! Je monte pas là-dedans moi ! s'écrie Zeph. Ce serait un sacrilège ! - Alors c'est qui qui fait sa chochote maintenant, hein ? Allez, fais un effort ! - Bon et bien il est temps de partir. déclare Clem. Sousou, viens-tu avec nous ?" Sousou à l'air surprise et agite bientôt les mains : "- Elle dit qu'elle aurait bien voulu mais qu'elle doit s'occuper de son père. - Oh... C'est dommage... Bon et bien bonne chance Sousou ! dit Clem. - Oui et merci pour tout ! fait Pancake. - Allez salut !" font Kipik et Zeph. Alors que ses amis s'installent dans la deudeuch', Astro reste planté face à Sousou, avec un air pensif et un peu triste : " Alors tu viens pas ?... Bon... Eh ben c'est pas grave, quand j'aurais racheter une fusée, je viendrai te chercher ! Et on ira visiter la Lune, d'accord ? Hum... bon faut que j'y aille alors... Salut !" Sur ce, l'astronaute narcoleptique monte en voiture. La petite deudeuch' verte démarre en pétaradant et s'enfonce dans l'obscurité sous le regard de Sousou qui leur dit aurevoir de la main. Et voilà une fois de plus nos cinqs aventuriers, filant droit vers leur destin. ----------------------------- Suite et fin au prochain article... Cet épisode fut calme, mais attendez le suivant. ;-)
15 septembre 2007

Illustrations MEJPAT !

Eh oui maintenant MEJPAT est illustré ! :-D Bon alors les illustrations vont arriver au fur et à mesure, et je préviendrai pas à chaque fois que y en aura une nouvelle donc faudra jeter un oeil de temps en temps. Ah et aussi vous pouvez cliquer sur les dessins pour les agrandir. ;-) Attention c'est du travail de pro ! Regalez vous ! ^^ imagegrenouillekipleuremejpat
14 août 2007

MEJPAT. *Partie 9: The Crado-Scato chapter. *

Les cinqs futurs évadés avancent dans le couloir et arrivent à une porte en fer. Astro l'entrouvre et jette un oeil par l'interstice : "C'est bon, y a personne." Cinqs ombres se faufilent alors, se dirigeant discretement et inexorablement vers les toilettes. "- On y est. - Allez on entre !" Ils sont maintenant dans des toilettes publiques plutôt crasseux et aux murs recouverts de tags, ils suivent tous les moindres faits et gestes de Kipik, curieux de voir quelle astucieuse solution il va encore trouver. Mais le voilà qui s'enferme seul dans une cabine, plantant là ses compagnons. Au bout de quelques instants, on entend le bruit d'une chasse d'eau et Kipik ressort: "- Alors ? - Alors on se sent mieux après. déclare Kipik. - C'est cool mais à part ça ? demande Pancake. - Leur PQ sent bon. - Tu nous a pas fait venir içi pour ça ?! commence à s'énerver Clem. - Si. dit Kipik comme si de rien n'était. - Et on fait quoi alors ? interroge Zeph. - C'est vrai que leur papier toilette à une odeur plutôt agréable, ça doit être du Jasmin ou peut-être bien de... commence Astro. - J't'en offrirai pour Noël si tu veux. fait Clem avec un sourire malicieux. - Hé les gars ! s'écrie soudain Zeph. - Je suis pas un gars. grince Pancake. - On a qu'à se barrer par la bouche d'aération là-haut, comme dans les films !" En effet, une bouche d'aération est à quelques mètres du sol. "- Après tout, pourquoi ne pas essayer... dit Clem. - Si c'est pas du Jasmin, c'est peut-être une fleur plus tropicale... murmure Astro rêveur. - Tu me bourre le cul avec ton PQ. grogne Zeph. - Le papier toilette fut conçu pour ça à la base. fait Clem. - Au lieu de faire des jeux de mots douteux, penchons nous sur le problème de notre évasion. Zeph mets toi là, tu vas me faire la courte échelle et je vais aller ouvrir cette bouche d'aération. - Ca y est Kipik il est chaud !" fait Zeph goguenard. Kipik monte sur les épaules de Zeph, dévisse la plaque de la bouche d'aération (eh oui il a toujours un tourne-vis sur lui !) et entre. "Place ! Place !" fait Clem. Zeph le hisse à la hauteur de la bouche et Clem pénètre tant bien que mal dans le trou : "Mmf ! Je suis un peu à l'étroit..." C'est ensuite au tour d'Astro mais quand Pancake s'avance vers Zeph celui-çi commence à râler : "Hé je commence à avoir mal aux épaules ! Et puis je suis pas une serpillère !" Pancake s'apprete à protester mais se résigne finalement : "C'est bon, monte sur les miennes..." Une fois Zeph là-haut, Astro le retient par les jambes et Zeph se pend la tête en bas pour aider Pancake à grimper : " - Allez je tire ! Mmmpff ! Dis Pancake, t'as jamais essayé le programme 2-2-2 de Spécial Kaka ? - Quoi ? Ca n'a rien à voir d'abord. C'est toi qui a les bras trop maigrichons, c'est tout !" A ce moment précis, un rappeur entre brusquement dans les toilettes et va directement dans une cabine : "- Il... il m'a pas vu... " fait Pancake. Alors Zeph tire de toutes ses forces pour la faire monter le plus rapidement possible mais le rappeur est déjà en train de ressortir de la cabine. Pancake, le coeur battant, se plaque contre le mur comme si elle voulait se transformer en tapisserie. Le rappeur lui, se dirige tranquillement vers le lavabo. Zeph et Pancake retiennent leur souffle. Après s'être lavé les mains, le rappeur sort des WC. "Pfioouu..." Quelques secondes plus tard, nos amis sont en train de ramper en file indienne dans la bouche d'aération, Kipik en tête suivi de Clem, Astro, Zeph et Pancake. Mais soudain : PROOUUUT !! "- Haha ! C'est marrant quand on pète, ça résonne ! s'esclaffe Zeph. - Quel dégoutant personnage ! s'indigne Clem. - Te plains pas ! C'est moi qui suis dérrière lui ! s'insurge Pancake. - Je regrette déjà le Jasmin... - Astro et le PQ, une grande histoire d'amour ! - Chut dérrière. On va se faire repérer. Eh attendez ! Y a une ouverture à gauche. On y va ? - Oui par pitié ! s'exclame Clem. J'en peux plus, je me sens oppressé içi." Ils descendent donc dans une pièce (avec plus ou moins de grâce) éclairée par des néons. "- Je pense que c'est un labo... Un labo miteux. remarque Kipik. - Oh regardez ! C'est horrible... fait Pancake soudain pâle. - C'est... Ce sont des animaux ? - Oui... des pingouins..." Sur plusieurs tables d'opérations, des corps de pingouins gisent ouverts, déchiquetés ou perforés. "Ils font des expériences sur les animaux !" Brusquement Astro s'approche d'une porte en verre et regarde à travers : "Venez voir ! Y a plein de pingouins ! Mais eux on voit pas leurs boyaux." En effet, dérrière la porte en verre se trouvent des dizaines de pingouins attendant anxieusement leur dernière heure. "-Je suppose que c'est leur reservoir à pingouins. - Pourquoi des pingouins ? - C'est une bonne question... - Faut les sortir de là ! Comment on ouvre cette porte ? demande Pancake. - J'ai trouvé un petit écran avec des boutons, je pense que c'est avec ça qu'on peut ouvrir la porte. Mais ça à l'air compliqué... dit Astro. - Tu trouves ? - Je cherche... Libérer les gazs soporifiques... Non. Les gazs toxiques ? Encore moins. Tiens on peut même régler la température ! Ah ça y est j'ai trouvé le bouton ouverture des portes. J'appuie ? - Non, fait les cramer en foutant la température à 100 °C !! propose Zeph, enthousiaste. - Ne l'écoute pas Astro ! LIbère les ! fait Pancake. - Bande d'hippies. " murmure Zeph. Astro appuie donc sur le fameux bouton et la porte vitrée s'ouvre sans un bruit. Les pingouins marquent un temps d'arrêt et puis soudainement... Ils se précipitent par l'ouverture en une masse compacte et entraîne leurs 5 libérateurs dans leur élan. Ceux-ci sont littéralement portés par le troupeau de pingouins en furie et ils sont incapables de faire quoi que ce soit. La vague pingouinesque défonce la porte du labo et s'engouffre dans les dédales de couloirs du centre rappeur, écrasant tout obstacle et ne s'arrêtant pas. " Y vont où comme ça ?!" panique Clem entrainé malgré lui par les pingouins. Bientôt le flot noir et blanc prend une direction assez surprenante : droit dans le mur. " Mais ils sont cons ces pingouins !" hurle zeph, légèrement inquiet. Alors que Zeph, Astro, Clem, Pancake et Kipik pensaient s'écrabouiller contre le mur, celui-çi vole en éclats dans un nuage de poussière. "On est... à l'exterieur !" remarque Astro entre deux secousses. En effet ils sont sortis du centre et s'éloignent à grande vitesse. Quelques minutes plus tard, les pingouins s'arrêtent et déposent les 5 évadés, et après leur avoir dit adieu en pépiant ils continuent leur route. Nos amis ne sont pas fachés de retrouver l'usage de leur jambes. "- Aïe, je sens plus mes fesses... - Et moi j'ai envie de gerber..." Après avoir réveillé Astro qui avait encore réussi à s'endormir dans ces circonstances tumultueuses, Clem inspecte les environs. "- Faut pas rester là, les rappeurs doivent déjà être en train de nous chercher, en route ! fait Pancake. - Tu sais Pancake, dit Clem, je pense que nous devrions emprunter ce chemin." Le chemin que Clem désigne du doigt est un tunnel assez large d'où sort un liquide marronâtre. "- Mais t'es dingue ! crie Pancake. C'est une sortie d'égout ! - Je sais, mais si on reste à découvert, on risque de se faire chopper ma chère. - On a qu'à voter ! propose Astro. - Un homme de mon rang n'approuve guère ces méthodes démocrates, mais j'y consens. dit Clem. - Que ceux qui sont pour emprunter les égouts se mettent du côté droit avec Clem et les autres à gauche avec Pancake." Aussitôt Kipik rejoint Pancake et Astro rejoint Clem. Quant à Zeph, il reste indécis : "- Bah alors Zeph ? - Bwarf, j'm'en fous en fait. - D'accord mais le truc c'est qu'on a besoin que tu t'en foutes pas ! - Si tu viens avec nous, on t'offre un paquet de frite ! fait Pancake en lui faisant les yeux doux. - Mais avec nous t'en aura deux ! renchérit Astro. - Et en plus de la frite, je t'inventerai un éplucheur de patate automatique. rajoute Kipik. - Ecoute Zeph, je suis assez aisé tu sais, et je pourrais te racheter une camionette si tu venais avec nous." dit Clem avec un clin d'oeil. Dans le crâne de Zeph ça travaille dur, il n'arrive pas à se décider lorsqu'un bruit vient interrompre son intense reflexion. Un bruit de moteur. " Les rappeurs sont en train de nous chercher, allez faut se décider : direction les égouts !" Avec plus ou moins d'enthousiasme, les 5 fugitifs s'engagent donc dans le sinistre et odorant tunnel. "- C'est immonde, quand je pense que je suis plongée jusqu'aux genoux dans des excréments... dit Pancake qui vire au vert. - Soit forte. Je partage ta douleur. murmure Kipik, très pâle. - J'avoue que c'est assez déplaisant, mais estimons nous heureux de ne pas devoir nager." fait Clem. Bientôt ils sont plongés dans une obscurité insondable: "- C'est malin... On y va a tatons maintenant ? - Non !" fait Kipik. Il sort alors de sa poche une lampe torche. "Kipik tu es une énigme vivante. Un jour, tu m'expliquera comment tu fais pour sortir une lampe torche de ta poche alors que tu viens de sortir de prison totalement démuni." Nos héros continuent donc leur route au pays des étrons flottants. Au bout de dizaines de carrefours et de quelques heures de marche dans ces tunnels enchevetrés, Kipik lâche : "- Je suis crevé, on peut faire une petite pause ? - J'suis pas contre. dit Astro. - En plus j'ai faim. ajoute Pancake. - Alors on fait une pause. Mais pas trop longtemps, j'ai hâte de sortir moi ! dit Clem. - Tu nous force à rentrer, et bientôt tu vas t'en plaindre ?" Tout le monde s'installe donc pour souffler un peu. "- Personne à un truc à manger ? demande Pancake. - Hé tu crois quoi ? On... - Attendez ! Moi j'peux vous trouver de la bouffe si vous voulez. fait Zeph. - Ah bon ? Et où ? - Ca c'est mon affaire ! Alors ça vous tente ? - Mmh... Ca me parait risqué mais pourquoi pas... - OK, j'y vais. - Hé ! Te perd pas, hein ?" Zeph s'éloigne à grandes enjambées, disparaissant bientôt dans les ténèbres. "- Je suis en train de vivre le pire moment de ma vie... murmure Pancake. - Moi j'ai déjà vécu une situation semblable. Dans ma fusée, un jour, le reservoir des toilettes à éclater et... - Astro je t'en prie non... - Bon. - Que Zeph fasse vite..." Deux rats discutent sur une boîte de conserve qui flotte sur les étendues du liquide marron. Mais soudain ils se taisent et dressent l'oreille : ils leur a semblé entendre un bruit. Ils continuent finalement leur conversation lorsqu'une nouvelle fois un drôle de bruit se fait entendre, cette fois ils scrutent la surface de "l'eau" mais il n'y a rien a part un léger remous. Soudainement une immense créature surgit du liquide infect dans de grandes éclaboussures. La créature en question est un colosse dégoulinant à la longue chevelure ruisselante. Avant que les rats n'aient le temps de réagir, le géant les a empoignés et les approche de son immonde faciès (d'après les critères de beauté de la société ratesque). Il esquisse un sourire et dit : "Hé hé ! Par içi la bonne bouffe." "Ca y est Zeph est de retour !" s'exclame Pancake. En effet, il revient, un sourire radieux étalé sur son visage. Il se dirige vers Pancake et lui tend deux trucs gris. "- Oh merci ! C'est quoi ? C'est pas... des rats ? - Ouais. - Des rats sans tete ? - Bwarf j'avais un ptit creux. - Bon c'est pas mon plat préféré mais j'ai pas trop faim ! Croumch ! Miam ! C'est pas mauvais. - Comme c'est touchant, l'homme de Cromagnon offrant ses trouvailles à sa dulcinée... fait Kipik sarcastique. - C'est quoi une dulssinaie ? demande Zeph. - Laisse tomber. répond Pancake. Qui veut goûter ? Clem ? - Sans façon. - Astro ? - C'est gentil mais... non. - N'essaye même pas de me le proposer !" fait Kipik. Après cette halte gastronomique, tout le monde reprend la route. "- Hé les gars ! Je crois qu'en fait on marche dans de la merde ! - C'est bien Astro, merci de nous avoir prévenu avant qu'il ne soit trop tard..." Bien plus tard, ils aperçoivent de la lumière : la sortie. " Mes amis, je crois que notre calvaire est enfin terminé..."
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